À l’occasion du Mois de la femme en Afrique du Sud, l’organisme de référence de la chaîne d’approvisionnement, SAPICS, a partagé les résultats de sa dernière enquête sur les femmes dans les postes de direction du secteur. Hommes et femmes y ont participé, et l’un des constats les plus préoccupants est l’écart important entre les perceptions des deux sexes concernant l’équité sur le lieu de travail, selon SAPICS.
Les résultats montrent que les femmes et les hommes vivent des réalités très différentes en matière d’équité professionnelle : 89 % des hommes estiment que les opportunités d’avancement sont égales pour les deux sexes, contre seulement 57 % des femmes interrogées. Plus d’un tiers des femmes ont exprimé un désaccord fort avec cette affirmation.
Ce décalage soulève des signaux d’alerte, selon SAPICS. « Si les dirigeants masculins ne voient pas le problème, il devient plus difficile de le résoudre. »
Inégalités salariales et problèmes de perception
L’enquête a également mis en évidence de fortes disparités dans la perception de l’équité salariale. Alors que 63 % des hommes pensent que les salaires sont globalement équitables, seules 25 % des femmes partagent cet avis. Résultat préoccupant : 45 % des femmes soupçonnent que les hommes sont mieux rémunérés pour un travail équivalent. Cet écart de perception, que SAPICS qualifie de « fossé de soupçon salarial », souligne un manque de transparence et la persistance (ou la forte perception) d’un écart salarial entre les sexes.
« La confiance des hommes dans l’égalité contraste fortement avec la méfiance des femmes face aux disparités. Cela souligne l’importance pour les organisations d’assurer activement une rémunération équitable et de la communiquer de manière claire », déclare SAPICS.
La transparence reste un enjeu en 2025 : trois quarts des hommes pensent que leur entreprise applique une politique salariale transparente, mais seulement un quart des femmes sont d’accord. Cela révèle un écart non seulement en matière de politique, mais aussi de confiance, affirme SAPICS.
Des hypothèses erronées sur les obstacles
Autre constat marquant : 46 % des hommes estiment que les « obligations familiales » représentent le principal obstacle pour les femmes dirigeantes, alors que seulement 10 % des femmes partagent cette opinion. Les femmes identifient plutôt comme freins majeurs : le manque d’opportunités (41 %), un secteur dominé par les hommes (33 %) et les préjugés de genre (29 %).
SAPICS souligne que les stratégies de soutien doivent s’appuyer sur les obstacles réels et non sur des suppositions. « Si nous essayons de résoudre les mauvais problèmes, nous perdons du temps et nous renforçons les inégalités. »
La discrimination de genre reste répandue
L’enquête SAPICS 2025 sur les femmes dans les postes de direction de la chaîne d’approvisionnement montre peu de progrès concernant la discrimination de genre. Près des deux tiers des femmes interrogées disent en avoir été témoins ou victimes, contre seulement 17 % des hommes. Cela révèle des problèmes systémiques et des réalités professionnelles très différentes selon le genre, selon SAPICS.
De plus, 85 % des femmes déclarent avoir rencontré de la résistance en dirigeant des équipes masculines. C’est une légère amélioration par rapport à 2024 (96 %), mais cela reste alarmant.
L’équité de genre, un levier économique
Malgré une prise de conscience mondiale croissante et des preuves claires que l’équité de genre favorise l’innovation et la rentabilité, cette enquête montre que beaucoup d’efforts restent à faire pour lever les obstacles à la progression des femmes dans le secteur de la chaîne d’approvisionnement.
« L’équité de genre ne doit pas être un exercice de façade, c’est une démarche économiquement rationnelle », insiste SAPICS.
Des études le confirment :
- Une étude du Peterson Institute for International Economics, menée dans 21 980 entreprises de 91 pays, montre qu’un plus grand nombre de femmes dirigeantes est corrélé à une hausse de 15 % de la rentabilité.
- Un rapport de McKinsey & Company révèle que les entreprises les plus diversifiées sur le plan du genre sont plus susceptibles d’avoir une rentabilité supérieure à la moyenne.
- La Harvard Business Review montre que les entreprises ayant une forte diversité dans leurs équipes dirigeantes génèrent une plus grande part de leurs revenus grâce à de nouveaux produits et services.
- L’American Psychological Association indique que les équipes mixtes sont plus performantes face à des problèmes complexes, grâce à une approche plus collaborative, à des perspectives variées et à une remise en question du conformisme de groupe (groupthink).
Appel à l’action
À la lumière de cette enquête, SAPICS appelle les décideurs du secteur à écouter réellement les expériences vécues par les femmes sur leur lieu de travail :
« Nous devons commencer par reconnaître le décalage de perception entre les genres. Ensuite, les organisations doivent renouveler leur engagement à lutter activement contre la discrimination et à mettre en place des structures de signalement fiables et sécurisées. La transparence et la responsabilité autour des questions de rémunération et de promotion sont essentielles. »
Pour en savoir plus :
Email : info@sapics.org.za
Site web : http://www.sapics.org
À propos de SAPICS :
Depuis 1966, SAPICS s’engage à valoriser, former et accompagner la communauté des professionnels de la chaîne d’approvisionnement en Afrique du Sud et sur le continent africain. Cet objectif est réalisé à travers des adhésions, événements, conférences annuelles, cours de formation et ateliers dispensés par des prestataires de formation agréés.
SAPICS est enregistré en Afrique du Sud comme organisme à but non lucratif. Ses excédents sont réinvestis pour le développement des professionnels et des organisations du secteur.
La Conférence annuelle SAPICS est l’événement de référence en Afrique pour la profession de la chaîne d’approvisionnement.