Nestlé taille dans ses effectifs : 16 000 postes supprimés, dont 4 000 dans la supply chain

Le géant suisse de l’agroalimentaire, Nestlé, a annoncé, le 16 octobre 2025, un plan de restructuration majeur prévoyant la suppression de 16 000 postes à l’échelle mondiale d’ici la fin 2027. Cette initiative vise à intensifier son programme d’économies baptisé « Fuel for Growth », dans un contexte de marché difficile et de mutation industrielle.


Détails des Réductions d’Effectifs et Objectifs Financiers

Sur l’ensemble des postes supprimés, 4 000 emplois concernent directement les activités de production et de la chaîne d’approvisionnement (supply chain), tandis que les 12 000 restants touchent les fonctions administratives et managériales.

L’objectif de cette restructuration est de réaliser 3 milliards de francs suisses (environ 3,24 milliards d’euros) d’économies et de renforcer la compétitivité du groupe face aux tensions du marché mondial.

Selon le nouveau PDG, Philipp Navratil, en poste depuis septembre, ces décisions sont « difficiles mais nécessaires » pour ajuster l’entreprise à la volatilité des coûts et aux défis logistiques globaux. Le dirigeant souhaite notamment simplifier les processus industriels et améliorer la productivité de la chaîne d’approvisionnement, un segment crucial pour une entreprise qui emploie 277 000 personnes dans plus de 180 pays.


Contexte Économique et Réorientation Stratégique

Ce plan intervient alors que Nestlé a vu son chiffre d’affaires reculer de 1,9 % sur les neuf premiers mois de 2025, atteignant 65,9 milliards de francs suisses, et ce, malgré une croissance organique de 3,3 %.

Au-delà des chiffres, la restructuration signale une réorientation stratégique profonde :

  • Accélération de l’automatisation des usines.
  • Digitalisation des flux logistiques.
  • Rationalisation des réseaux de distribution.

En France, où les effectifs commerciaux ont déjà été réduits de 30 % depuis 2024, le plan devrait également impacter certaines fonctions industrielles et de transport.

Cette vague de licenciements illustre une tendance générale dans le secteur industriel mondial : la nécessité croissante d’atteindre une efficacité opérationnelle maximale pour compenser la hausse des coûts énergétiques et les perturbations persistantes des chaînes d’approvisionnement. Nestlé, traditionnellement perçu comme un modèle de stabilité, s’engage ainsi dans une nouvelle ère où sa compétitivité dépendra de sa flexibilité, de sa maîtrise des coûts et de son adoption de la technologie.