La Zone de libre-échange tripartite COMESA (Marché commun de l’Afrique orientale et australe) – EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est) -SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) (ZLET) a été initialement lancée en juin 2015 en Égypte par les chefs d’État et de gouvernement des trois blocs régionaux.
Alors que le continent africain continue de faire face à un manque de ressources pour financer son agenda et ses ambitions de développement, la Secrétaire générale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), l’honorable Veronica M. Nduva, a plaidé pour l’adoption d’une stratégie unifiée et continentale de mobilisation des ressources, en remplacement des approches fragmentées et redondantes, afin de renforcer la solidarité financière africaine.
La Secrétaire générale a noté que, bien que plusieurs forums régionaux aient débattu des moyens de mutualiser les ressources pour le continent, il reste nécessaire d’adopter une approche harmonisée et rationalisée pour parvenir à une stratégie commune. Elle a souligné l’importance d’une action coordonnée pour mobiliser des financements d’envergure susceptibles de faire progresser les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
L’honorable Nduva s’exprimait lors d’une table ronde de haut niveau convoquée par l’Agence de développement de l’Union africaine – NEPAD, à Malabo (Guinée équatoriale), en marge de la 7e réunion de coordination semestrielle entre l’Union africaine, les Communautés économiques régionales (CER) et les mécanismes régionaux.
Cette rencontre a réuni le Président de la Commission de l’Union africaine, S.E. Mahmoud Ali Youssouf, des responsables d’institutions de l’UA, des représentants des CER, des États membres, des partenaires au développement ainsi que d’autres parties prenantes clés, pour discuter des moyens d’accélérer la mise en œuvre de l’Agenda 2063 à travers une mobilisation des ressources plus efficace et pilotée par l’Afrique.
La Secrétaire générale a plaidé pour un financement mixte, combinant les capitaux publics, privés et philanthropiques. Elle a appelé à une plus grande implication des philanthropes africains et du secteur privé dans la définition et la consolidation de leurs contributions.
« Il est également essentiel d’envisager l’adoption de mesures d’austérité pour garantir que les ressources allouées aux projets produisent les résultats escomptés », a-t-elle déclaré.
Mme Nduva a également mis l’accent sur l’intégration des technologies dans tous les efforts visant à renforcer la planification, la coordination et la mise en œuvre des projets.
Faisant écho à cet appel à la transformation, le président de la Commission de l’UA, S.E. Youssouf, a souligné l’urgence de rompre avec la dépendance à l’aide extérieure au profit d’un modèle fondé sur l’appropriation africaine et aligné sur les priorités du continent.
« Alors que nous nous préparons au lancement officiel de l’Accord sur la ZLET lors du 4e Sommet tripartite, il est essentiel que les instruments clés nécessaires à l’opérationnalisation de l’accord soient adoptés par le prochain Conseil des ministres tripartite », a-t-il insisté.
Lors de ce même sommet, la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) a pris la présidence du Groupe de travail tripartite COMESA-EAC-SADC, succédant à la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour un mandat d’un an.
L’Accord de la ZLET est officiellement entré en vigueur le 25 juillet 2024, après avoir obtenu les 14 ratifications nécessaires des États membres et partenaires. Les préparatifs sont en cours pour son lancement officiel au cours du prochain 4e Sommet tripartite.
Élément clé dans la construction de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), la ZLET vise à intégrer les économies des trois blocs régionaux, supprimer les barrières commerciales, faciliter la libre circulation des biens, des services et des personnes, et stimuler le développement industriel régional.
L’honorable Nduva a précisé que l’EAC se concentrera sur :
- la finalisation et l’échange des offres tarifaires,
- la conclusion et adoption des règles d’origine,
- la ratification de l’accord ZLET par les États restants,
- ainsi que la ratification de l’accord tripartite sur la circulation des personnes et des opérateurs économiques.
« Nous nous engageons à faire de l’opérationnalisation des accords et de la relance du pilier de développement industriel des priorités », a-t-elle affirmé.
Elle a également souligné l’importance de renforcer le cadre institutionnel autour de la ZLET, notamment par la création d’un Secrétariat tripartite dédié, chargé d’assurer la coordination et la mise en œuvre.
« Nous considérons la ZLE tripartite comme un levier stratégique pour approfondir l’intégration, renforcer la compétitivité, stimuler le commerce intra-africain et faire avancer l’industrialisation inclusive », a-t-elle ajouté.
Enfin, la réunion a exploré les options de mobilisation de ressources pour soutenir le fonctionnement et les activités de la ZLET.
Lancée initialement en juin 2015 en Égypte par les chefs d’État des trois blocs régionaux, la ZLET repose sur trois piliers fondamentaux : intégration des marchés, développement des infrastructures et développement industriel.