La deuxième Conférence ministérielle sur le tourisme et le transport aérien en Afrique, organisée conjointement par ONU Tourisme, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et le Gouvernement de l’Angola, s’est conclue par un appel unanime à renforcer les partenariats et la collaboration pour libérer le potentiel de croissance du continent.
Cet événement de haut niveau, qui s’est tenu à Luanda sur trois jours, a réuni plus de 300 délégués internationaux autour du thème :
« Accélérer les synergies pour une croissance résiliente et durable ».
La conférence visait à renforcer l’alignement entre deux des secteurs à la croissance la plus rapide en Afrique : le tourisme et le transport aérien, tous deux moteurs essentiels pour la création d’emplois, l’innovation et la mobilité régionale.
Des secteurs clés pour l’avenir de l’Afrique
Dans son discours d’ouverture, le Secrétaire général d’ONU Tourisme, Zurab Pololikashvili, a déclaré :
« Le tourisme et le transport aérien ne sont pas seulement des moteurs de croissance, ce sont des voies d’émancipation, d’opportunités et de transformation. Grâce à un leadership stratégique et à l’innovation, le potentiel de l’Afrique peut devenir une réalité. »
Il a appelé à des actions politiques décisives pour lever les obstacles qui freinent le tourisme africain.
De son côté, Son Excellence Daniel Marcio, ministre du Tourisme de l’Angola, a souligné :
« L’Angola est fier d’accueillir un événement aussi symbolique, qui positionne notre pays comme un pôle régional de dialogue et d’action. Le tourisme est un pilier clé de notre stratégie nationale de développement inclusif, de création d’emplois et de promotion culturelle. »
Son Excellence Ricardo de Abreu, ministre angolais des Transports, a insisté sur l’importance des infrastructures et des réformes réglementaires :
« Nous devons construire des systèmes de transport aérien modernes, efficaces, accessibles et adaptés aux besoins de nos populations. La connectivité intra-africaine est essentielle à la réalisation du potentiel économique du continent. »
Le président du Conseil de l’OACI, Salvatore Sciacchitano, a salué l’esprit de coopération de cette initiative :
« Le tourisme et l’aviation doivent se développer main dans la main. Une vision partagée et des politiques cohérentes peuvent favoriser un développement durable, améliorer la sécurité et garantir qu’aucun pays ne soit laissé de côté. »
Connectivité, réformes politiques, investissements
La Conférence de Luanda a mis l’accent sur le renforcement du tourisme et du transport aérien à travers une meilleure connectivité, des réformes réglementaires et une collaboration intersectorielle accrue.
Les participants ont souligné la nécessité d’aligner les politiques de l’aviation et du tourisme, en particulier via :
- des accords de ciel ouvert,
- une planification cohérente des infrastructures,
- et des investissements publics-privés.
Des priorités ont également été identifiées comme :
- la simplification des procédures de visa,
- la promotion conjointe de destinations,
- la levée des obstacles aux déplacements pour stimuler le tourisme intra-africain.
La conférence a débuté par un atelier technique animé par des experts, abordant les thèmes de l’innovation, de la connectivité, des investissements et de l’intégration régionale. Les discussions ont exploré comment les technologies numériques, comme l’intelligence artificielle, peuvent améliorer les services, et comment de nouveaux modèles de financement peuvent soutenir l’extension des infrastructures.
Un accent particulier a été mis sur l’utilisation de cadres tels que la ZLECAf (Zone de libre-échange continentale africaine) et le Marché unique du transport aérien en Afrique (MUTAA) pour favoriser des politiques harmonisées et améliorer la mobilité régionale.
Discussions ministérielles et engagements
Durant les deux jours de sessions ministérielles, les responsables de haut niveau se sont concentrés sur :
- l’harmonisation des politiques publiques,
- la promotion de l’innovation pour une croissance inclusive,
- l’accès équitable au transport,
- et le renforcement de la résilience des systèmes touristiques et de transport.
La conférence s’est conclue par l’adoption officielle de la Déclaration ministérielle de Luanda, marquant l’engagement collectif des pays africains à construire un écosystème de voyage intégré, durable et sans rupture.
Déclaration ministérielle de Luanda : engagements clés
Les ministres, chefs de délégation et participants se sont engagés à :
- Moderniser les infrastructures du tourisme et de l’aviation, avec le soutien d’investissements publics et privés.
- Renforcer les partenariats avec des institutions clés telles que l’OACI, ONU Tourisme, IATA, AFRAA, AFCAC, etc.
- Faire progresser les réformes de mobilité via des régimes de visa simplifiés et abordables, des procédures accélérées, et des visas multi-entrées de longue durée.
- Promouvoir le tourisme intra-africain, à travers le marketing conjoint de destinations et une collaboration accrue avec le secteur privé.
- Autonomiser les jeunes et les femmes par la formation, le soutien à l’entrepreneuriat et des programmes éducatifs ciblant les secteurs du tourisme et de l’aviation.
Un contexte de reprise dynamique
Cette deuxième conférence s’est tenue dans un contexte de forte reprise du tourisme africain. En 2024, le continent a accueilli 74 millions d’arrivées internationales, soit une hausse de 7 % par rapport à 2019 et 12 % de plus qu’en 2023, témoignant d’un renouvellement de l’intérêt mondial pour les destinations africaines.