BEIJING, 25 juillet (Xinhua) — A environ une heure de route au sud d’Alger, capitale de l’Algérie, un panneau bilingue chinois français portant l’inscription « même route, même rêve » sur les montagnes de l’Atlas est particulièrement marquant. Il accueille les gens roulant sur un projet de 53 km de long, la section Chiffa de l’autoroute Nord-Sud de l’Algérie, construit par la China State Construction Engineering Corporation (CSCEC).
Relier la Méditerranée à l’intérieur de l’Afrique centrale en traversant le massif de l’Atlas, c’était un rêve hors de portée pour l’Algérie, le plus grand pays d’Afrique en termes de superficie, où le massif rend les échanges nord-sud très difficiles.
Avec l’expansion de l’économie algérienne, la capacité de la Route nationale 1 ne pouvait plus répondre à la demande croissante en termes de circulation. Il était donc impératif de bâtir une autoroute moderne de niveau international, avec des normes plus élevées.
Dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route », le projet de la section Chiffa-Berrouaghia de l’autoroute Nord-Sud en Algérie a démarré en avril 2013.
Au cours de sa construction, les ingénieurs, architectes et ouvriers ont surmonté nombre de défis.
« Si ce projet est considéré comme le passage clé vers le Sahara, alors les montagnes imposantes étaient les obstacles majeurs bloquant ce passage », explique Li Qiang, ingénieur de la CSCEC.
Prenant pour exemple la construction d’un tunnel routier pour expliquer les difficultés, M. Li note que le tunnel le plus long du projet se trouve dans une section riche en eau. Au début de l’excavation, le débit maximum d’eau dépassait 10.000 mètres cubes.
Une fois, la partie sud du tunnel a été inondée sur une longueur de 365 mètres, avec une hauteur d’eau de 4,3 mètres, en une seule journée, précise-t-il. Il a fallu quinze pompes à eau de 24 kW chacune pour le drainer, et cela a pris deux semaines entières pour le vider complètement. Evidemment, la difficulté des travaux s’est traduite par de nombreux défis.
D’une part, un système de prévision avancée en imagerie tridimensionnelle des tunnels a été mis en place afin d’obtenir une connaissance préalable des conditions géologiques des sections d’excavation. D’autre part, un plan de soutènement préventif à l’aide de petites conduites a été établi, ce qui a permis de réduire le temps de cycle et d’accélérer la progression du chantier.
Très attachée au respect de l’écologie dans la conception, les achats et la construction, la CSCEC a réussi à créer une harmonie entre le projet, l’environnement, les ressources et la société. Ce projet réduit le bruit, protège les architectures anciennes et les animaux. Pour protéger l’environnement des macaques de Barbarie, trésors nationaux de l’Algérie, la CSCEC a optimisé l’itinéraire de l’autoroute en creusant des tunnels traversant les montagnes et le parc géologique national au lieu de bâtir l’autoroute dans la vallée de Chiffa, foyer des magots, afin que ces derniers puissent continuer à vivre dans un environnement approprié.
Convaincue que « mieux vaut apprendre à quelqu’un à pêcher que de lui donner du poisson », la CSCEC a embauché par l’intermédiaire de ce projet plus de 10.000 employés locaux, offrant des postes de stagiaires, une formation systématique, etc., afin de former des employés locaux compétents et de transmettre une expérience de construction avancée, contribuant ainsi à la culture d’un grand nombre de talents en infrastructure en Algérie.
Par des efforts inlassables, la section Chiffa-Berrouaghia de l’autoroute Nord-Sud en Algérie a été mise en service en décembre 2020.
Le projet a effectivement facilité le développement social et économique, réduit les coûts de transport et rendu les déplacements plus aisés pour les habitants, a déclaré Mohamed Khaldi, directeur général de l’Algérienne des autoroutes (ADA).