Des marchandises fraîches grâce aux nouvelles routes
Au marché de Sambaya à Forécariah, Moriba Touré décharge des tomates sous le soleil de midi. Commerçant depuis des années, il perdait autrefois la moitié de ses marchandises à cause des routes défoncées.
Puis, en 2023, la Banque africaine de développement a reconstruit la route Coyah-Farmoréah-frontière de la Sierra Leone, longue de 75 kilomètres. Ce projet financé à hauteur de 47 millions de dollars relie la Guinée à la Sierra Leone et facilite le commerce transfrontalier.
« Les produits arrivent frais maintenant, se félicite Moriba Touré. Je gagne plus. »
Les bénéfices s’étendent au-delà des commerçants individuels. Ousmane Keïta, responsable des transports à Farmoréah, salue la réduction des pannes des véhicules depuis la construction de la route : « Les réparations coûtent moins cher, les trajets se font à tout moment. »

À Maferinya, autre localité traversée par la route, Léonard Touré voit le trafic tripler grâce à cette route. « Les gens circulent librement », se réjouit cet habitant.
Transformation agricole : de nouveaux outils pour les femmes
Les améliorations d’infrastructure ont créé une base pour un développement économique plus large, particulièrement dans l’agriculture.
Mama Aissata Camara, du village de Wonkifong/Yenguakhori, fait partie des groupements de femmes qui bénéficient du Projet de soutien à la transformation de l’agriculture guinéenne et à l’entrepreneuriat agricole des jeunes. Ce projet a été financé pour onze millions de dollars américains en 2018 par la Banque africaine de développement.
« Notre compte bancaire grossit », sourit-elle. Le projet a formé l’équipe de Mama Aissata Camara à l’alphabétisation et à la sécurité alimentaire.
Kadiatou Diallo, qui habite Forécariah, soutient que ces activités prospèrent grâce au Projet pour la production alimentaire d’urgence. « Les outils et l’argent s’accumulent », se félicite-t-elle.
Ce projet, financé à hauteur de 23 millions de dollars par le Groupe de la Banque africaine de développement, dont 11,2 millions de dollars décaissés en 2023, stimule les récoltes pour les marchés désormais accessibles par la route. Le projet qui s’achève en 2025 vise à renforcer la sécurité alimentaire de ce pays d’Afrique de l’Ouest qui dispose d’énormes potentialités agricoles mais dont la mécanisation agricole demeure embryonnaire.
« On veut des tracteurs aussi », glisse doucement Kadiatou Diallo.
Énergie et développement industriel
Au-delà des routes et de l’agriculture, la stratégie de développement de la Guinée englobe l’infrastructure énergétique et la transformation industrielle.
Le Projet d’interconnexion des réseaux électriques Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone et Guinée, évalué à 455,7 millions de dollars depuis 2013, a permis de relier les réseaux électriques de quatre pays, et de fournir l’électricité à 27 375 foyers en 2022.
Le Projet de soutien au développement industriel et à la résilience des petites et moyennes entreprises (PME), avec 14 millions de dollars depuis 2024, crée des emplois.

Parallèlement, le Projet de soutien à la numérisation du développement agropastoral et à l’accès aux marchés, avec 28 millions de dollars depuis 2023, permet de digitaliser le secteur agricole facilitant ainsi la commercialisation des récoltes.
Le Projet de soutien à la transformation de l’agriculture guinéenne et à l’entrepreneuriat agricole des jeunes, doté de 5,8 millions de dollars décaissés en 2023, forme les jeunes.
Mesurer l’impact : progrès et défis persistants
Avec un portefeuille actif de 1,2 milliard de dollars, le Groupe de la Banque africaine de développement contribue au changement social et économique de la Guinée. Le Groupe a déjà dépensé 500 millions de dollars dans son portefeuille pour la Guinée.
En dépit des défis persistants – sous-équipements, déficit de financement – les progrès sont visibles en Guinée. Les routes ont permis de réduire les temps de trajet et de transporter les biens plus efficacement.
Grâce à l’augmentation de la productivité réalisée dans le cadre du Projet pour la production alimentaire d’urgence, les familles arrivent désormais à subvenir à leurs besoins alimentaires.
Les lignes électriques du Projet d’interconnexion des réseaux électriques Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone et Guinée éclairent les ménages, fournissent de façon permanente l’électricité aux artisans, aux petites et moyennes entreprises pour davantage de productivité et d’emplois décents pour les communautés, notamment les jeunes et les femmes.
Un travail d’équipe face aux défis
« C’est un travail d’équipe », se félicite Moriba Touré, reconnaissant que le progrès de la Guinée résulte d’efforts coordonnés.
Tous ces projets de routes, de production alimentaire, de renforcement de compétences, financés par la Banque permettent à la Guinée de renforcer ses acquis de développement.
Mais il faut plus, car le déficit africain de 402 milliards de dollars en matière d’infrastructure est criard en Guinée aussi. Le Groupe de la Banque africaine de développement permet de construire des routes et d’améliorer les conditions de vie des populations dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, mais l’ampleur des besoins restants demeure considérable.
Source : Groupe de la Banque africaine de Développement