La chute brutale des prix du pétrole mardi jette une incertitude sur les prévisions budgétaires de l’Angola
La Zambie espère lancer les travaux du chemin de fer du corridor de Lobito, qui reliera sa ceinture cuprifère à la côte atlantique de l’Angola, d’ici le troisième trimestre 2026, a déclaré le ministre zambien des Transports, Frank Tayali, alors que le projet progresse au rythme des négociations de financement.
Ce corridor, qui reliera la région de Chingola en Zambie à la ligne ferroviaire de Benguela en Angola, au niveau de Luacano, devrait s’étendre sur plus de 530 km et constituer une voie d’exportation stratégique pour le cuivre et les produits agricoles.
S’adressant à Reuters en marge du sommet États-Unis–Afrique à Luanda, Tayali a exprimé son optimisme quant à ce projet multinational, soulignant l’intérêt manifesté par les États-Unis, l’Union européenne et plusieurs acteurs régionaux.
« Nous avons un développeur, l’Africa Finance Corporation, qui travaille sur les aspects financiers, et les choses avancent très bien », a-t-il déclaré.
« C’est un projet monumental, et nous avons pleinement confiance dans son potentiel pour contribuer à la sécurité alimentaire mondiale et exploiter les terres arides de l’Afrique à des fins agricoles. »
De son côté, le ministre d’État angolais à la Coordination économique, José Massano, a réaffirmé l’engagement du gouvernement à faciliter les investissements comme celui du corridor de Lobito via des négociations avec le secteur privé, tout en excluant un financement direct de l’État pour le projet. Les discussions se sont concentrées sur certaines clauses du contrat de concession, notamment les garanties potentielles exigées par les bailleurs.
« Une ou deux clauses pourraient être ajustées afin de faciliter les relations entre les opérateurs et les financiers », a précisé Massano.
« Ces processus prennent du temps, mais l’engagement ferme est là pour que cela se concrétise. »
Massano a également confirmé que l’Angola progressait dans l’obtention d’un financement de 500 millions de dollars auprès de la Banque mondiale, les conditions exigées devant être remplies d’ici la fin de l’année.
Incertitudes budgétaires liées au pétrole
Sur le plan budgétaire, Massano a abordé les perspectives économiques de l’Angola dans un contexte de volatilité des prix du pétrole. Intervenant au sommet lundi, il a souligné que des cours supérieurs à 70 dollars le baril — en ligne avec les prévisions budgétaires de 2025 de l’Angola — avaient temporairement permis la mise en œuvre de programmes économiques et sociaux.
Cependant, les prix du pétrole ont chuté brutalement mardi, remettant en cause les projections budgétaires de l’Angola. Les cours ont atteint leur plus bas niveau en deux semaines après que l’Israël a accepté la proposition de cessez-le-feu du président américain Donald Trump avec l’Iran, apaisant ainsi les craintes de perturbations de l’approvisionnement au Moyen-Orient.
À 09h27 GMT, les contrats à terme sur le Brent avaient chuté de 2,48 dollars, soit 3,5 %, à 69 dollars le baril. Le brut américain West Texas Intermediate (WTI) a baissé de 2,37 dollars, soit également 3,5 %, à 66,14 dollars le baril.
Interrogé sur la possibilité que le pays exclue un programme du FMI, Massano a répondu que l’Angola restait ouvert au dialogue avec les organisations multilatérales, y compris le Fonds monétaire international, pour consolider ses finances publiques si nécessaire.
Source : ZAWYA