La Tanzanie a officiellement achevé la construction du Centre commercial et logistique d’Afrique de l’Est (EACLC) à Ubungo, dans la ville de Dar es Salaam. Il s’agit d’un important projet d’infrastructure visant à renforcer le commerce régional en Afrique de l’Est et en Afrique australe.
Cette installation de 110 millions de dollars s’étend sur plus de 75 000 mètres carrés et comprend plus de 2 000 unités commerciales, ainsi qu’une importante capacité d’entreposage et de logistique. Son emplacement stratégique, à proximité du port de Dar es Salaam, est conçu pour faciliter le transport des marchandises vers et depuis des pays enclavés tels que l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Zambie, le Malawi, le Zimbabwe et la République démocratique du Congo.
Développé sous la supervision de la nouvelle Autorité tanzanienne pour l’investissement et les zones économiques spéciales (TISEZA), le centre est censé simplifier la gestion du fret, réduire les coûts commerciaux et limiter les retards. Lors du lancement, le 1er août 2025, le directeur général de TISEZA, Gilead Teri, a souligné que le centre pourrait générer plus de 15 000 emplois directs et environ 50 000 emplois indirects, au bénéfice notamment des jeunes et des femmes. Depuis le début des travaux en 2023, le projet a déjà permis de créer plus de 2 000 emplois temporaires.
Une initiative issue de la loi sur les investissements et les zones économiques spéciales
L’EACLC est l’une des premières initiatives mises en œuvre dans le cadre de la loi n° 6 sur l’investissement et les zones économiques spéciales, adoptée plus tôt cette année par la Tanzanie. Elle s’inscrit dans une stratégie nationale plus large visant à renforcer les infrastructures d’investissement et à consolider le rôle de la Tanzanie dans les chaînes d’approvisionnement régionales.
Pour les pays ne disposant pas d’un accès direct à un port maritime, ce centre constitue un maillon essentiel vers les marchés internationaux, en améliorant l’efficacité et la prévisibilité dans la gestion des marchandises sensibles au facteur temps et des intrants industriels.
En s’attaquant à certains des goulots d’étranglement logistiques qui freinent depuis longtemps le commerce dans la région, le centre devrait contribuer de manière significative à la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Toutefois, la réussite à long terme de cette infrastructure dépendra de plusieurs facteurs clés : gouvernance, entretien des infrastructures, coordination frontalière, intégration douanière et transparence des prix.
Des interrogations sur la performance environnementale
À ce jour, aucune donnée publique n’a été publiée concernant la performance environnementale du site, notamment en matière de consommation énergétique ou de gestion des émissions. Alors que la durabilité devient une priorité croissante dans les infrastructures commerciales, les phases futures du projet pourraient devoir intégrer des éléments de conception écologiques et des options de transport à faible émission de carbone afin de rester en phase avec les meilleures pratiques mondiales.
Dans l’ensemble, le Centre commercial et logistique d’Afrique de l’Est constitue une étape majeure dans la facilitation du commerce régional. Son efficacité au cours des 12 à 24 prochains mois servira d’indicateur crucial pour mesurer dans quelle mesure ce type d’investissement peut favoriser l’intégration économique, améliorer la logistique commerciale et stimuler le développement industriel en Afrique de l’Est et australe.
Source : LOGISTICS BUSINESS AFRICA