Lors de sa visite à Pékin à la fin du mois, le président kenyan William Ruto prévoit de demander un prêt d’un milliard de dollars à la Chine pour financer les projets de développement routier en suspens dans son pays, selon son adjoint. Cette démarche marque un changement de position du président Ruto par rapport à la dette chinoise, après que sa coalition ait critiqué les emprunts massifs de son prédécesseur auprès de la Chine lors de la campagne électorale de l’année dernière.
Le précédent gouvernement du président Uhuru Kenyatta avait contracté des prêts chinois de plus de 8 milliards de dollars pour la construction d’infrastructures, notamment des routes. Cependant, de nombreux projets ont stagné en raison du départ d’entrepreneurs non payés.
« Peut-on discuter pour voir si vous pouvez nous accorder un délai afin que nous puissions rembourser progressivement et nous donner un peu d’argent pour achever la construction des routes ? », a déclaré Ruto aux responsables chinois, selon Rigathi Gachagua, le vice-président, lors d’une interview sur la station de radio Inooro FM.
« Si nous obtenons un milliard de dollars, nous pourrons verser les sommes dues aux entrepreneurs pour qu’ils reprennent le travail. Ainsi, même si nous remboursons la dette, les routes seront terminées« , a-t-il ajouté.
Cette demande de prêt intervient alors que la Chine poursuit son ambitieuse initiative « la Ceinture et la Route », visant à étendre son influence économique et géopolitique à travers le monde en finançant des projets d’infrastructure. L’Afrique est l’une des principales régions ciblées par cette initiative.
Cependant, ces prêts chinois massifs ont suscité des préoccupations quant au fardeau de la dette et à la pression croissante pour les remboursements, ce qui a contraint le gouvernement kenyan à consacrer une grande partie de ses revenus au remboursement de la dette. Les récents problèmes économiques, notamment la dépréciation du kwacha, ont exacerbé cette situation.
En réponse à ces défis financiers, le gouvernement kenyan a récemment pris des mesures visant à réduire les dépenses, notamment en imposant des limites aux voyages à l’étranger pour les représentants gouvernementaux et en ordonnant une réduction de 10 % des budgets de tous les ministères.
source : Rezo Nodwes