Le Comité effectue actuellement une mission de supervision d’une semaine dans la région de Gqeberha afin d’évaluer les infrastructures autour de la Zone économique spéciale (ZES) de Coega et du parc industriel de Markman.
Le Comité parlementaire du développement économique et du commerce a appelé à une conversion urgente des engagements d’investissement de longue date en emplois concrets, en exportations et en production industrielle au sein de la ZES de Coega.
La présidente du Comité, Mme Sonja Boshoff, a indiqué que l’un des principaux objectifs de cette visite était d’évaluer l’avancement des grands projets stratégiques, notamment l’initiative sur l’hydrogène vert et l’ammoniac vert.
« Ces projets suscitent un fort intérêt international et ont déjà atteint la phase d’ingénierie et de planification. Le Comité a demandé des calendriers précis pour la construction, la valorisation locale et la participation industrielle. Nous ne pouvons pas accepter que de tels projets restent indéfiniment au stade des plans et des rapports. Nous voulons une mise en œuvre urgente », a déclaré Mme Boshoff.
Elle a ajouté que les annonces et les inaugurations symboliques ne suffisent plus :
« Le gouvernement a fortement investi pour créer un environnement propice. Le secteur privé a pris des engagements. Il est désormais temps d’obtenir des résultats concrets : des emplois réels, des opportunités d’approvisionnement local et de meilleures performances à l’exportation. Coega ne doit pas rester un atout stratégique sur le papier ; elle doit devenir un moteur de croissance inclusive. »
Coega est la plus grande ZES d’Afrique du Sud. Elle a bénéficié d’un financement de 4,2 milliards de rands du ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Concurrence, dont 2,5 milliards ont déjà été déboursés. Cela en fait l’un des investissements publics les plus importants du pays dans les infrastructures industrielles.
Ce financement public a permis à Coega d’attirer 12,5 milliards de rands d’investissements privés, nationaux et internationaux, positionnant la ZES comme l’un des partenariats public-privé les plus significatifs du programme d’industrialisation sud-africain.
Le Comité a souligné que ces partenariats doivent désormais se traduire par des résultats mesurables : des usines en activité, des produits exportés et des emplois créés à grande échelle.
« De même, le pôle pharmaceutique et de fabrication de vaccins de Coega, soutenu par Aspen Pharmacare, a été identifié comme un levier essentiel de la souveraineté sanitaire de l’Afrique. Bien que l’usine actuelle d’Aspen à Gqeberha soit opérationnelle, le pôle pharmaceutique au sein de Coega reste à un stade de développement précoce. Nous avons demandé des éclaircissements sur la préparation des investisseurs, les délais d’infrastructure et les prévisions de création d’emplois », a précisé Mme Boshoff.
Elle a également souligné que cette visite intervient dans un contexte économique difficile pour la province du Cap-Oriental, où le taux de chômage dépasse 40 %, aggravé par des licenciements récents dans le secteur automobile, notamment la fermeture de l’usine Goodyear à Kariega.
Mme Boshoff a insisté sur la nécessité pour la ZES de Coega d’être positionnée comme un amortisseur des chocs économiques et un pilier de résilience :
« Cette zone économique spéciale ne peut pas fonctionner en vase clos. Elle doit être le moteur de la diversification industrielle, attirer de nouveaux investissements et protéger les emplois sud-africains face à l’incertitude économique mondiale. »
En parallèle du suivi des investissements du ministère national, le Comité a rencontré le département provincial du Développement économique, des Affaires environnementales et du Tourisme du Cap-Oriental, ainsi que l’Agence du développement économique du Cap-Oriental, afin d’évaluer leur rôle dans l’attraction des investissements, la compétitivité provinciale et l’intégration des économies locales et rurales dans les chaînes de valeur de la ZES.
Le Comité a également appelé à une réponse proactive face aux perturbations du commerce mondial, notamment à la suite de l’annonce par l’administration américaine d’un projet de taxe à l’exportation de 30 %, susceptible d’affecter les exportations sud-africaines de produits manufacturés.
« Des stratégies d’atténuation détaillées seront nécessaires pour rassurer les investisseurs et protéger les emplois sud-africains », a indiqué la présidente.
Mme Boshoff a conclu :
« Coega est un cas test pour la capacité de l’Afrique du Sud à être compétitive au niveau mondial. Avec des investissements publics solides, une participation privée croissante et des opportunités stratégiques dans les secteurs de l’énergie verte et de la pharmacie, cette ZES réunit tous les ingrédients du succès. Ce que nous attendons maintenant, c’est du concret : des résultats en matière d’emplois, d’exportations, de capacité industrielle et de retombées pour la population sud-africaine. »
Le Comité restera dans la municipalité métropolitaine de Nelson Mandela Bay jusqu’à jeudi.