L’Afrique du Sud et la Banque africaine de développement (BAD) s’associent pour lancer l’initiative « Legacy » afin d’accélérer le développement des infrastructures transfrontalières sur le continent. Cette initiative, baptisée l’approche Ubuntu, a fait l’objet d’une première réunion consultative co-organisée par le Trésor national sud-africain et la BAD.
Un plan d’action pour des infrastructures transfrontalières
L’approche Ubuntu s’inscrit dans le cadre des engagements de l’Afrique du Sud au sein du G20 Infrastructure Working Group. Son objectif est de créer une boîte à outils pratique pour aider les pays et les régions africaines à surmonter les défis liés à la planification, au financement, à la mise en œuvre et à la gestion des infrastructures transfrontalières. Cette boîte à outils est développée en collaboration avec la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB) et la Banque mondiale.
L’initiative vise à donner un nouvel élan au développement du continent en favorisant la coopération régionale et l’intégration économique. À terme, elle contribuera à la vision panafricaine d’une Afrique unie, prospère et influente sur la scène mondiale.
La récente réunion consultative, qui s’est tenue en format hybride, a rassemblé des représentants de 15 pays, de la Commission de l’Union africaine, des huit Communautés économiques régionales (CER) reconnues par l’UA, ainsi que de l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD). Les discussions se sont concentrées sur les quatre piliers de l’initiative.
Les quatre piliers de l’approche Ubuntu
- Données actualisées L’initiative prévoit de réévaluer le déficit en infrastructures de l’Afrique après la pandémie de COVID-19. Cette analyse tiendra compte des nouvelles réalités régionales et nationales tout en y intégrant la résilience climatique. L’objectif est de disposer d’informations précises et à jour pour une prise de décision éclairée.
- Génération de projets Il s’agit d’identifier des projets transfrontaliers à fort potentiel et de les prioriser pour leur préparation et leur structuration financière. L’objectif est de constituer un portefeuille de projets crédible et attractif pour mobiliser des financements privés.
- Gouvernance et conseil (Consilium) Une plateforme consultative d’experts sera mise en place pour renforcer la gouvernance, offrir un appui technique et renforcer les capacités. Le Consilium de gouvernance veillera à ce que le soutien nécessaire soit disponible et délivré de manière efficace.
- Financement innovant L’initiative cherchera à accélérer la mise en œuvre des projets grâce à des mécanismes financiers novateurs tels que les partenariats public-privé, les obligations d’infrastructure et les garanties. Les banques multilatérales de développement joueront un rôle clé pour réduire les risques et attirer des capitaux privés. Une priorité sera également de plaider pour un renflouement des ressources des institutions de financement du développement en Afrique.
Prochaines étapes
Les participants ont exprimé un large soutien à l’initiative, soulignant l’importance de s’appuyer sur les capacités et les outils existants afin d’éviter les doublons. L’approche Ubuntu s’appuiera notamment sur des instruments comme le Fonds spécial de préparation des projets d’infrastructures du NEPAD et le Consortium pour les infrastructures en Afrique.
Les engagements pris lors de cette réunion seront traduits en un plan d’action concret. Ce plan sera présenté lors de la prochaine réunion du G20 Infrastructure Working Group en septembre 2025. Cette rencontre, ouverte à un public plus large, marquera une étape importante dans la concrétisation de l’initiative.
En tant que coprésident du G20 Finance Track, l’Afrique du Sud pilote le groupe de travail sur les infrastructures. La Banque africaine de développement, en tant que banque multilatérale de développement, est un partenaire clé de cette initiative.