Le président Trump a signé l’ordonnance tarifaire le lundi 7 juillet, après le retrait des financements américains pour des programmes essentiels en Afrique du Sud.
La présidente de la Commission parlementaire sur le développement économique et le commerce, Mme Sonja Boshoff, a exprimé sa vive inquiétude face à l’imposition imminente par les États-Unis d’un tarif douanier de 30 % sur des exportations clés d’Afrique du Sud. Selon elle, cette mesure aura des conséquences profondes pour les exportateurs sud-africains et pour une économie nationale déjà en difficulté.
Mme Boshoff a déclaré que cette décision américaine, signée hier et devant entrer en vigueur le 1er août 2025, compromet la coopération historique entre les deux pays dans le domaine commercial et constitue une menace directe pour des secteurs stratégiques comme les agrumes, les noix de macadamia, les pièces automobiles, l’acier et l’aluminium.

« Ces industries ne sont pas de simples indicateurs économiques abstraits ; elles représentent un gagne-pain vital pour des dizaines de milliers de travailleurs, en particulier dans les zones rurales et les petites villes sud-africaines », a-t-elle souligné.
Elle a rappelé que l’industrie des agrumes à elle seule soutient plus de 35 000 emplois et contribue à hauteur de plus de 38 milliards de rands par an à l’économie sud-africaine.
« Un droit de douane d’une telle ampleur menace non seulement la rentabilité de nos exportateurs, mais aussi les moyens de subsistance des travailleurs et la stabilité économique de régions agricoles entières », a insisté Mme Boshoff.
Elle a également indiqué que cette décision jette une ombre inquiétante sur l’avenir de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), qui offre depuis longtemps un accès préférentiel au marché américain. Avec ce nouveau tarif, ces préférences sont de facto annulées, créant une incertitude croissante pour les producteurs qui dépendent d’un accès stable au marché pour planifier, investir et se développer.
« Il est essentiel que les accords commerciaux soient respectés de bonne foi. Aucun pays ne peut planifier sa stratégie industrielle ou exportatrice sous la menace de hausses tarifaires soudaines et unilatérales », a-t-elle affirmé.
La commission reconnaît que le ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Concurrence (DTIC) mène des négociations avec ses homologues américains, proposant, selon certaines sources, des achats stratégiques de gaz naturel liquéfié (GNL) en échange d’un plafonnement plus raisonnable des droits de douane. Toutefois, ces discussions doivent être menées rapidement, en toute transparence, et dans l’intérêt national.
« Nous ne pouvons pas nous permettre des tergiversations diplomatiques. Chaque retard accroît l’incertitude pour nos secteurs exportateurs. Le gouvernement doit de toute urgence conclure un accord commercial durable avec les États-Unis et, en parallèle, accélérer la diversification vers de nouveaux marchés en Europe, en Asie et en Afrique », a martelé Mme Boshoff.
La commission appelle le DTIC et le ministère de l’Agriculture à mettre en place des aides ciblées et des stratégies de réorientation des marchés pour les secteurs les plus touchés. Cela doit inclure un soutien logistique, un accompagnement au financement des exportations, et une facilitation de l’accès à de nouveaux débouchés, en particulier pour les agriculteurs émergents et les PME.

« À un moment où l’Afrique du Sud fait face à un chômage record et à une croissance faible, des droits de douane punitifs imposés par nos plus grands partenaires commerciaux ne sont pas seulement un risque économique : ce sont des catalyseurs d’inégalités accrues. Nous devons répondre avec urgence, précision et agilité politique », a déclaré Mme Boshoff.
Elle a ajouté que cette décision sans précédent ne pouvait être accueillie avec passivité.
« Le gouvernement sud-africain doit sans tarder envoyer une délégation de haut niveau à Washington pour réparer les liens diplomatiques et réaffirmer son engagement en faveur d’un dialogue constructif. »
Pour rappel, le président Trump a signé l’ordonnance tarifaire le lundi 7 juillet, à la suite du retrait par les États-Unis de subventions allouées à des programmes essentiels en Afrique du Sud. Cette mesure s’appliquera à tous les produits sud-africains entrant sur le marché américain à compter du 1er août 2025.