Le Groupe de la Banque africaine de développement a approuvé un don de 500 000 dollars pour réaliser une étude de faisabilité de la première phase d’un réseau de transport par téléphérique à Kigali, qui constituera la première expérience de système de transport urbain aérien en Afrique subsaharienne.
Les fonds, issus du Fonds de développement urbain et municipal du Groupe de la Banque, devraient ouvrir la voie au projet de téléphérique urbain de Kigali, une initiative de mobilité de 5,5 kilomètres évaluée à 100 millions de dollars qui promet de réduire les embouteillages dans la capitale rwandaise, de diminuer les émissions de gaz à effet de serre et de relier les communautés mal desservies aux emplois et aux services essentiels.
Le Fonds de développement urbain et municipal (UMDF), un fonds fiduciaire hébergé par le Groupe de la Banque africaine de développement, apporte un soutien direct aux villes afin de mobiliser des financements et une assistance technique, de développer des partenariats, l’engagement des villes, l’identification de projets et des investissements.
La phase 1 du projet comprendra deux corridors de transport essentiels : le premier du parc de taxis de Nyabugogo au centre d’affaires (CBD), et le second du centre de congrès à la cité sportive de Kigali, reliant des sites publics tels que le stade Amahoro, la BK Arena et le nouveau tribunal de Zaria.
L’étude de faisabilité devrait permettre au projet d’attirer des investissements internationaux, notamment par le biais de plateformes telles que l’Africa Investment Forum (AIF). L’UMDF a financé l’étude de faisabilité d’un autre projet dans le pays, à savoir le projet d’amélioration des transports urbains de Kigali, afin de contribuer à attirer des investissements essentiels.
La construction devrait débuter à la fin de l’année 2026 et la mise en service est prévue en 2028. Une fois achevé, le téléphérique transportera plus de 50 000 passagers par jour sur un trajet de 15 minutes, s’intégrant ainsi dans l’infrastructure de transport existante de la ville.
Pour le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, « ce projet transformateur s’aligne parfaitement sur la vision de la Banque pour des infrastructures de mobilité urbaine durables, vertes et résilientes au changement climatique, ainsi que sur la Stratégie décennale de la Banque, qui met l’accent sur l’urbanisation, et sur l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique (AGIA), une initiative de partenariat mondial menée par le Groupe de la Banque africaine de développement, Africa50 et l’Union africaine. En finançant le système de téléphérique urbain du Rwanda, nous investissons dans un modèle évolutif de transport public inclusif et à faible émission de carbone que d’autres villes africaines pourront dupliquer. »
Le projet s’inscrit dans la taxonomie verte, la stratégie de mobilité électrique et la stratégie de financement climatique et naturel (CNFS) du Rwanda et s’aligne étroitement sur les objectifs climatiques nationaux du Rwanda, qui visent une réduction de 38 % des émissions de carbone d’ici à 2030 et la neutralité carbone d’ici à 2050.
La mise en œuvre du projet devrait suivre un modèle de partenariat public-privé, selon Imena Munyampenda, directeur général de l’Agence rwandaise de développement des transports.
L’étude de faisabilité prévoit de s’inspirer des systèmes de téléphériques performants de La Paz, en Bolivie, et de Singapour. Le système donnera une priorité d’accès aux personnes à mobilité réduite, aux possibilités d’emploi pour les filles, les femmes et les résidents à faible revenu, ainsi qu’à la création d’emplois, au renforcement des capacités et au transfert de technologies.
« Cette étude de faisabilité pionnière est une étape décisive », a souligné Solomon Quaynor, vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement chargé du Secteur privé, de l’Infrastructure et de l’Industrialisation. « Grâce à l’UMDF, la Banque africaine de développement pose les bases d’un actif d’infrastructure verte prêt à l’investissement qui offre à la fois impact et rentabilité. »
Un financement mixte
La structure de financement de 100 millions de dollars comprendra une répartition stratégique entre subventions, prêts concessionnels, financements mixtes et assistance technique. Le don de l’UMDF financera une évaluation du déficit de viabilité du projet.
Le gouvernement rwandais, le Groupe de la Banque africaine de développement et d’autres partenaires du développement collaboreront pour offrir un financement mixte, ainsi qu’un financement commercial de la Société financière internationale (IFC), Africa50, la Banque pour le commerce et le développement (TDB), Africa Finance Corporation (AFC), ainsi que des investisseurs privés et l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique (AGIA).
Source : Groupe de la Banque de Développement Africaine