Face à la récente mise en œuvre de nouveaux tarifs douaniers par l’administration de Donald Trump, l’Afrique du Sud adopte une nouvelle stratégie pour obtenir un allègement de la part des États-Unis. Ce partenariat commercial est crucial pour la survie de plusieurs secteurs de l’économie sud-africaine.
Le 12 août, l’Afrique du Sud a présenté une offre commerciale révisée aux États-Unis. Cette initiative fait suite à l’échec des négociations précédentes basées sur un « accord-cadre » soumis en mai. L’incapacité à trouver un terrain d’entente avait conduit les États-Unis à imposer, dès le 7 août, des tarifs douaniers de 30 % sur les produits sud-africains, en « réciprocité » de mesures similaires prises par l’Afrique du Sud sur des produits agricoles et automobiles américains.
Lors d’une conférence de presse conjointe, les ministres sud-africains Parks Tau (Commerce, Industrie et Concurrence) et John Steenhuisen (Agriculture) n’ont pas pu révéler les détails de cette nouvelle proposition en raison d’un accord de non-divulgation avec les États-Unis. Toutefois, M. Steenhuisen a qualifié l’offre de « large, généreuse et ouverte », affirmant qu’elle répond aux critères établis par Washington et qu’elle « représente quelque chose de bénéfique à la fois pour les États-Unis et pour l’Afrique du Sud ».
Les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial de l’Afrique du Sud, avec des échanges bilatéraux s’élevant à 17,64 milliards de dollars en 2023, en particulier dans les secteurs de l’automobile et de l’agriculture.
L’augmentation des droits de douane américains menace directement ces industries. Selon Lesetja Kganyago, le gouverneur de la South African Reserve Bank (SARB), cette mesure protectionniste pourrait entraîner la perte d’environ 100 000 emplois dans l’industrie automobile. De plus, les analystes s’attendent à des répercussions significatives sur les exportations d’agrumes, de raisins de table et de vins.
Pour atténuer l’impact de ces tarifs, le gouvernement sud-africain a mis en place un plan d’urgence visant à diversifier ses marchés d’exportation vers l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient. Un guichet de soutien à l’exportation aidera les entreprises à identifier de nouvelles opportunités. Des mesures pour renforcer la compétitivité, incluant des facilités de trésorerie et d’équipement, seront également financées par le Fonds de soutien à la production locale, dans le but de stimuler la substitution aux importations et de protéger l’industrie nationale.