La suppression soudaine d’un accord sans visa, pratique et économique, entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Zimbabwe a entraîné une hausse significative des coûts pour les transporteurs transfrontaliers desservant les intérêts de la ceinture cuprifère dans la province du Haut-Katanga.
Selon un porte-parole du Transit Assistance Bureau (Transist), l’organisme régional d’aide au fret routier, cela fait environ deux semaines que les transporteurs ont été informés que les chauffeurs zimbabwéens doivent désormais demander des visas de travail pour pouvoir opérer en RDC.
La décision expéditive de la Direction Générale de Migration (DGM) de la RDC est entrée en vigueur immédiatement, obligeant les chauffeurs à payer 50 dollars (environ 950 rands) pour des visas de 30 jours.
Auparavant, un protocole d’accord bilatéral (MoU) exemptait les chauffeurs zimbabwéens de l’obligation de visa imposée aux conducteurs d’autres pays, ce qui en faisait un personnel très recherché par les entreprises de transport transfrontalier acheminant du fret vers et depuis les sites miniers en RDC.
La suppression arbitraire de ce protocole, selon un porte-parole de l’organisation Transit Assistance Bureau (Transist), a été prise sans aucune concertation avec les acteurs du secteur.
Autre problème : le visa ne peut être payé qu’en espèces, sans qu’aucun reçu ne soit délivré.
Transist souligne que, faute de possibilité de transfert numérique et en l’absence de toute trace écrite, les transporteurs sont dans l’incapacité de justifier ces paiements de visa et de se conformer aux réglementations sur le contrôle des changes.
En raison des retards fréquents liés aux déplacements et aux lourdeurs administratives en RDC, les chauffeurs risquent également de retourner dans leur pays d’origine avec un visa expiré, ce qui entraînerait une amende supplémentaire de 50 dollars à la sortie du Haut-Katanga.
Selon Freight News, les tentatives de Transist pour dialoguer avec les autorités migratoires congolaises sont jusqu’à présent restées sans effet.
La suppression du MoU complique sérieusement les opérations des grandes flottes desservant la RDC.
Privés de la souplesse qu’offraient les chauffeurs zimbabwéens sans visa, les transporteurs opérant la ligne aller-retour vers le Haut-Katanga doivent désormais faire face à des coûts bien plus élevés pour assurer un service logistique essentiel aux clients de la ceinture cuprifère.
« Imaginez que vous avez 100 camions, et que chaque chauffeur doive payer 50 dollars à chaque entrée ou sortie de la RDC », a déclaré le porte-parole de Transist.
Les problèmes persistants de congestion au poste frontière de Kasumbalesa, entre la Zambie et la RDC — comme l’utilisation d’un scanner de cargaison obsolète — rallongent encore les délais pour les conducteurs, qui doivent déjà respecter des plannings très serrés.
« Comme si ce n’était pas assez de devoir utiliser un scanner digne de l’Arche de Noé, les agents mettent deux jours à vérifier une image. Ce n’est pas la faute de la machine, mais de l’incompétence pure. Et maintenant, les transporteurs doivent aussi gérer un nouveau visa susceptible d’expirer pendant que le chauffeur est encore en RDC. »
Source : FREIGHT NEWS