Durban relance le projet de modernisation de son terminal à conteneurs principal.

Le dernier obstacle légal à la rénovation du terminal Pier 2 du port de Durban a été levé par la Haute Cour du KwaZulu-Natal. Ce projet crucial, mené via un partenariat public-privé entre Transnet et la société philippine ICTSI (International Container Terminal Services Inc.), représente un investissement stratégique de 11,1 milliards de rands (environ 640 millions USD) dans le but d’améliorer les performances logistiques de l’Afrique du Sud.

Le 10 octobre, la Haute Cour du KwaZulu-Natal a rejeté le recours déposé par APM Terminals contestant l’attribution du contrat de concession de 25 ans. Ce jugement permet à Transnet et à son partenaire de démarrer les travaux de modernisation du Durban Container Terminal Pier 2.

Ce chantier est essentiel pour l’Afrique du Sud, dont le principal port est confronté depuis des années à de sérieux problèmes de congestion et d’efficacité. Le Pier 2 est en effet un maillon essentiel, gérant environ 72 % du trafic conteneurisé du port de Durban et près de 46 % des volumes conteneurisés du pays.

La modernisation, dont le lancement avait été suspendu depuis 2024, sera relancée sur cinq ans. Les travaux prévoient l’approfondissement des quais et du chenal d’accès (passant de 12,8 à 16,5 mètres) afin de pouvoir accueillir des navires plus imposants. Il est également prévu d’allonger les postes d’amarrage, qui passeront de 914 à 1210 mètres, permettant ainsi de servir simultanément trois porte-conteneurs de type Super Post Panamax (350 mètres de long).

Cette initiative vise à rétablir la compétitivité du port de Durban par rapport à d’autres plateformes régionales majeures, telles que Tanger Med au Maroc ou Port-Saïd en Égypte. Elle devrait également optimiser le corridor logistique sud-africain, facilitant les exportations des secteurs minier, agricole et manufacturier.

Ce projet s’inscrit dans la stratégie de redressement de Transnet. L’entreprise publique a été fragilisée ces dernières années par la dégradation de son réseau ferroviaire et l’insuffisance de ses infrastructures portuaires, un facteur ayant pesé sur la croissance économique nationale.

L’urgence de cette rénovation est illustrée par les pertes subies, notamment 5,27 milliards de rands (près de 280 millions USD) pour l’industrie des agrumes en 2024 et un déficit cumulé d’environ 140 milliards de rands (autour de 7,5 milliards USD) pour les exportations de charbon entre 2021 et 2023.

Pour le gouvernement de Pretoria, la revitalisation du port de Durban dépasse donc le simple cadre d’une infrastructure : elle est perçue comme un moteur essentiel pour regagner la confiance des investisseurs et dynamiser la croissance économique.