Dans un contexte de transition énergétique mondiale, les fabricants chinois de véhicules électriques (VE) intensifient leurs efforts pour conquérir le marché africain, y voyant un potentiel de croissance considérable. Cette stratégie d’expansion s’inscrit dans une volonté de diversifier leurs marchés internationaux et de s’imposer comme leaders dans une région encore peu exploitée par l’industrie des VE.
Plusieurs acteurs majeurs chinois ont récemment fait des percées significatives sur le continent africain. Neta Auto, une marque développée par la start-up Zhejiang Hozon New Energy Automobile Company, a ouvert sa première boutique phare au Kenya en juin dernier. L’entreprise ambitionne d’ouvrir 100 magasins dans 20 pays africains au cours des 2 à 3 prochaines années, avec un objectif de vente dépassant les 20 000 véhicules.
Xpeng Motors, un autre constructeur chinois de renom, a introduit ses modèles G9 et P7 sur le marché égyptien à la mi-juin, marquant ainsi son entrée sur les marchés africain et moyen-oriental après s’être concentré principalement sur l’Europe.
BYD, géant chinois des VE, a quant à lui signé un accord avec Ampersand, une entreprise de technologie VE basée à Kigali, au Rwanda. Ce partenariat vise à renforcer la présence de BYD en Afrique en augmentant les ventes de véhicules à énergie nouvelle et hybrides rechargeables. L’accord prévoit notamment la fourniture de batteries BYD pour la construction d’environ 40 000 motos électriques d’ici fin 2026, s’inscrivant dans une mission plus large d’électrification de la majorité des 30 millions de motos commerciales en Afrique.
Cette offensive des constructeurs chinois sur le marché africain s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, l’Afrique représente un marché largement inexploité avec un potentiel de croissance significatif. Avec une population en croissance rapide et une urbanisation croissante, la demande de véhicules devrait augmenter considérablement dans les années à venir.
De plus, les constructeurs automobiles chinois bénéficient d’avantages compétitifs tels qu’une production rentable et une chaîne d’approvisionnement complète, leur permettant d’offrir des véhicules à des prix plus compétitifs et donc plus accessibles aux consommateurs africains.
Les politiques de soutien et les investissements des gouvernements chinois et africains ont également facilité l’entrée des entreprises chinoises sur le marché africain. Des initiatives telles que la Belt and Road Initiative ont renforcé les liens économiques entre la Chine et l’Afrique, créant des conditions favorables pour les entreprises chinoises.
Enfin, de nombreux pays africains intensifient leurs efforts pour embrasser la transition verte du secteur des transports. Par exemple, le gouvernement éthiopien prévoit d’importer 4 800 bus électriques et 148 000 VE dans le cadre de son plan de développement décennal 2021-2030. Des incitations telles que l’importation en franchise de droits de douane des pièces de VE sont mises en place pour promouvoir l’utilisation des VE et le transfert de connaissances.
Avec un taux de pénétration des véhicules à énergie nouvelle inférieur à 1% en Afrique et au Moyen-Orient selon l’Agence internationale de l’énergie, les constructeurs chinois de VE voient une opportunité significative de prendre une longueur d’avance sur leurs concurrents en élargissant leurs gammes de produits et en renforçant leur reconnaissance de marque dans ces régions.
Cette expansion des constructeurs chinois de VE en Afrique pourrait non seulement transformer le paysage automobile du continent, mais aussi contribuer significativement à la réduction des émissions de carbone et à la promotion d’une mobilité plus durable dans la région.