Ouganda : 301 millions de dollars du Groupe de la Banque africaine de développement pour rénover le chemin de fer à voie métrique du pays et doper le commerce régional

Le Groupe de la Banque africaine de développement alloue 301 millions de dollars à la rénovation du chemin de fer à voie métrique Kampala-Malaba, en Ouganda. Cette ligne de chemin de fer est l’un des maillons du corridor nord de la Communauté d’Afrique de l’Est, qui relie la capitale ougandaise Kampala, à la ville côtière de Mombasa, au Kenya.

Outre renforcer les services ferroviaires, le Projet d’amélioration des chemins de fer de la Communauté d’Afrique de l’Est va réduire les coûts de transport dans une région riche en terres agricoles, en minéraux, en production pétrolière et en industries manufacturières.

Le financement, auquel le Conseil d’administration du Groupe de la Banque a donné son feu vert mercredi 30 novembre 2022, consiste en prêts et dons de la Banque africaine de développement et du Fonds africain de développement, son guichet de prêts concessionnels.

Les travaux prévoient la remise en état immédiate de 265 km de voies entre Malaba et Mukono, qui inclue la ligne menant à la jetée de Jinja et au port Bell sur le lac Victoria.

Le projet prévoit aussi la formation et le développement de compétences du personnel ferroviaire. Des solutions basées sur la nature son aussi au programme, notamment la plantation d’arbres, afin d’améliorer la résilience aux changements climatiques des voies.

« Les lignes ferroviaires sont essentielles pour désenclaver le cœur de l’Afrique, qui recèle un immense potentiel agricole et économique », a souligné le président du groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, lors de la session du Conseil d’administration au cours de laquelle le projet a été approuvé. Il a indiqué que les voies ferrées permettraient également de relier les Zones spéciales de transformation agro-industrielle basées dans les zones rurales, que la Banque africaine de développement promeut, aux marchés et aux autres centres logistiques vitaux. « Les lignes ferroviaires ne doivent pas simplement relier les ports aux mines », a déclaré M. Adesina. Il a ajouté qu’il est bon de voir les gouvernements africains investir dans le transport ferroviaire. Le projet a reçu le soutien du cabinet et du parlement ougandais.

La ligne de chemin de fer Kampala-Malaba fait partie du corridor nord multimodal, qui couvre le transport routier de Mombasa au Kenya vers l’Ouganda enclavé et les pays voisins – Rwanda, Burundi, Soudan du Sud et est de la RD Congo, notamment. Le corridor dispose également de liaisons maritimes grâce aux voies navigables sur le lac Victoria.

Le rail est considéré comme un mode de transport plus sûr et plus abordable que la route. Mais actuellement, plus de 90 % du trafic le long du corridor nord-est est assuré par voie routière, et seulement 7 % par voie ferroviaire, en raison de la faiblesse des infrastructures. En conséquence, les coûts de transport sont relativement élevés le long du corridor.

Le projet devrait profiter directement à près de 1,2 million de personnes, dont 40 % de femmes environ.

Le projet s’inscrit dans la droite ligne de la stratégie nationale Vision 2040 de l’Ouganda et de la Vision 2050 de la Communauté d’Afrique de l’Est, qui vise à approfondir le commerce et à transformer l’Afrique de l’Est en une région à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, compétitive à l’échelle mondiale. Le Projet d’amélioration des chemins de fer de la Communauté d’Afrique de l’Est participe également à la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et de trois des cinq priorités opérationnelles de la Banque africaine de développement : Intégrer l’Afrique, Industrialiser l’Afrique et Améliorer la qualité de vie des populations en Afrique.

 

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