Madagascar : Antananarivo remet le rail au cœur de sa mobilité urbaine

Après des années d’attente et de défis techniques, le train urbain d’Antananarivo est désormais une réalité opérationnelle. Lancée officiellement ce lundi 15 décembre 2025, cette ligne ferroviaire promet de transformer le quotidien des usagers malgaches et de redessiner les flux du transport urbain dans une capitale asphyxiée par la congestion.

Un bol d’air pour les travailleurs de la capitale

Pour les habitants d’Antananarivo, le gain de temps est le premier argument de séduction. Sur le trajet reliant la gare de Soarano (centre-ville) à celle d’Ambohimanambola (sud), le train permet de s’affranchir des embouteillages légendaires de la capitale.

 

Les chiffres clés du nouveau service :

  • Linéaire : 16 kilomètres de voies ferrées.
  • Fréquence : Deux rotations quotidiennes (un départ à 05h00 et un retour à 17h30).
  • Capacité : 300 passagers par rame.
  • Tarification : 3 000 Ariary (environ 0,60 €), un prix compétitif face aux offres de taxi ou de bus.

Vers une montée en puissance du dispositif

Les autorités malgaches affichent leur volonté de ne pas s’arrêter à cette première étape. Un second train est déjà annoncé afin d’améliorer la régularité et, à terme, d’augmenter la fréquence des rotations. La gestion de l’infrastructure et de l’exploitation est assurée par une entité dédiée, placée sous la tutelle du ministère des Transports, signe d’une volonté de structurer durablement le service.

Cette relance du rail urbain s’insère par ailleurs dans une vision plus large de redynamisation du ferroviaire à Madagascar. Des discussions sont en cours avec des partenaires financiers internationaux, notamment autour de la réhabilitation de grandes lignes structurantes reliant la capitale aux principaux pôles économiques du pays, comme le corridor Antananarivo–Tamatave ou la ligne historique Fianarantsoa-Côte Est.

Un signal fort pour la supply chain nationale

Si le train urbain répond avant tout à un besoin de mobilité quotidienne, il envoie aussi un signal positif aux acteurs de la logistique et de la supply chain. La réhabilitation progressive du réseau ferré pourrait, à moyen terme, contribuer à fluidifier les flux de marchandises, réduire les coûts de transport intérieur et renforcer la compétitivité des chaînes d’approvisionnement malgaches.

Pour Antananarivo, ce retour du rail n’est donc pas qu’un projet de transport : il marque une tentative de réorganisation des mobilités, avec des répercussions potentielles sur l’économie urbaine et nationale. Reste désormais à transformer l’essai, en passant d’un service symbolique à un véritable réseau structurant.

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