L’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD) et la Commission de l’Union africaine (CUA), en collaboration avec le gouvernement de la République d’Angola, organiseront le plus grand sommet africain sur le financement des infrastructures, les 23 et 24 octobre 2025 à Luanda, en République d’Angola.
Dans la continuité des éditions précédentes, notamment le Sommet de Dakar sur le financement des infrastructures en 2023, ce rendez-vous s’inscrit dans une dynamique continentale visant à mobiliser les investissements et les partenariats au service des ambitions de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, dans le cadre du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA).
Un sommet à un moment stratégique
Ce sommet intervient alors que l’Afrique fait face à un déficit annuel de financement des infrastructures dépassant les 100 milliards de dollars, tout en s’apprêtant à mobiliser 1 300 milliards de dollars pour mettre en œuvre le Plan directeur continental pour les systèmes électriques (CMP), pierre angulaire du Marché unique africain de l’électricité à l’horizon 2040. Le seul PIDA nécessite 16 milliards de dollars par an pour réaliser des projets transfrontaliers capables de transformer le continent sur les plans industriel, commercial et énergétique d’ici 2030.
L’engagement de l’Angola et de l’Union africaine
En tant que président en exercice de l’Union africaine, Son Excellence João Manuel Gonçalves Lourenço, président de la République d’Angola, a placé le financement des infrastructures au cœur de son agenda continental. Lors de la cérémonie de passation à la Commission de l’UA en mars 2025, il a déclaré :
« Les infrastructures sont l’un des piliers essentiels de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Nous devons mobiliser toutes les ressources financières disponibles pour atteindre nos objectifs — des routes et chemins de fer aux ports, lignes électriques et réseaux numériques. J’ai demandé à la Commission de convoquer une conférence continentale sur les infrastructures en 2025 pour stimuler l’investissement et connecter l’Afrique au service du commerce, de l’innovation et de la prospérité. »
Le Sommet de Luanda sur le financement des infrastructures répond directement à cet appel.
Objectifs et projets phares
Au moyen de sessions de présentation d’investissements et de « deal rooms », les gouvernements et institutions africains présenteront des portefeuilles de projets d’infrastructures à des investisseurs potentiels. L’objectif est de sécuriser des engagements de financement pour des corridors régionaux, des projets de production et de transport d’électricité, des plateformes logistiques et des infrastructures numériques.
Parmi les projets mis en avant figurent :
- le corridor de Lobito,
- LAPSSET (corridor reliant le Kenya, l’Éthiopie et le Soudan du Sud),
- et l’axe Dakar–Bamako–Djibouti.
Ces projets sont présentés comme des modèles intégrés, combinant infrastructures, commerce et développement industriel.
Accès à l’énergie, digitalisation et inclusion financière
Le sommet mettra un accent particulier sur la quête d’un accès universel à l’énergie. Il explorera les mécanismes de financement pour combler les déficits d’accès à l’électricité qui touchent plus de 600 millions d’Africains, à travers notamment :
- les projets énergétiques du PIDA,
- le Marché unique africain de l’électricité (AfSEM),
- et le Plan directeur continental des systèmes électriques (CMP).
Le sommet entend également mobiliser des capitaux climatiques et philanthropiques pour co-investir dans des infrastructures énergétiques durables, notamment dans les régions les plus délaissées, en s’appuyant sur la Feuille de route de Nairobi, adoptée par AUDA-NEPAD, la CUA, la Banque africaine de développement et la Banque de commerce et de développement.
Évaluation, innovation financière et souveraineté
Le sommet coïncidera avec l’examen à mi-parcours du PIDA, moment-clé pour évaluer les progrès et orienter la deuxième phase du cycle PIDA PAP 2. Il abordera aussi les enjeux de préparation des projets, notamment via le Service Delivery Mechanism (SDM) d’AUDA-NEPAD, qui aide les États à accélérer la mise en œuvre des infrastructures et à atteindre un niveau de maturité favorable aux investissements.
À l’heure où l’Afrique veut jouer un rôle de premier plan dans la révolution numérique et l’intelligence artificielle, le sommet étudiera comment les infrastructures digitales, les fintechs et l’IA peuvent optimiser la planification, la prestation de services et l’inclusion financière. Les corridors industriels dépendent aujourd’hui des données, de l’énergie et de la mobilité : l’objectif est une industrialisation numérique intégrée à la ZLECAf.
La sécurité de l’eau et les infrastructures d’adaptation climatique seront également à l’ordre du jour, avec un accent sur le financement durable des ressources en eau transfrontalières.
Capital africain, G20 et financements climatiques
Le sommet insistera sur la nécessité de mobiliser les capitaux domestiques, avec plus de 70 milliards de dollars par an disponibles via les fonds de pension et les fonds souverains africains. De nouveaux modèles de partenariats public-privé seront étudiés, ainsi que des mécanismes de financement innovants, tels que :
- le financement mixte (blended finance),
- les obligations projet (project bonds),
- et les outils de réduction des risques.
Une plateforme africaine pour influencer le débat mondial
Ce sommet s’inscrit aussi dans la stratégie de positionnement de l’Afrique à l’échelle mondiale. Sous la présidence sud-africaine du G20 en 2025, l’Afrique bénéficie d’une fenêtre stratégique pour faire du financement des infrastructures et de l’accès à l’énergie des priorités mondiales.
Le sommet de Luanda servira de plateforme continentale clé, intégrée aux dialogues internationaux, réaffirmant le leadership africain dans la proposition de solutions adaptées aux réalités du continent.
Il appellera également à un meilleur accès à des financements climatiques justes, tout en mettant en avant des projets verts prêts à l’investissement dans les secteurs des transports, de l’énergie, du numérique et de l’eau.
Inscriptions et informations pratiques
Les inscriptions au Sommet de Luanda sur le financement des infrastructures, ainsi que les opportunités de présenter des projets ou de devenir partenaire, seront ouvertes dans les semaines à venir. Les informations complémentaires sur la participation, les événements parallèles et les expositions seront bientôt disponibles sur la page officielle de l’événement.
Source : AUDA – NEPAD
