MAN Truck & Bus South Africa (MAN SA) est devenue la première entreprise automobile de la région de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) à fabriquer localement des bus électriques, à la suite d’un investissement de 48 millions de rands dans les technologies vertes et le développement des compétences.
La société a dévoilé mardi son premier bus électrique assemblé localement, le MAN Lion’s Explorer E, dans son usine de Pinetown, située dans la province du KwaZulu-Natal.
Cette usine devient le premier site de production neutre en CO₂ du groupe MAN à l’échelle mondiale, et peut-être même le premier dans l’industrie automobile africaine à atteindre cet objectif – cinq ans avant la cible de durabilité fixée à 2030 par la maison-mère allemande.
Le lancement a eu lieu en présence du vice-ministre des Transports, Mkhuleko Hlengwa, du MEC (ministre provincial) au Développement économique, au Tourisme et aux Affaires environnementales du KwaZulu-Natal, Musa Zondi, du maire d’eThekwini, Cyril Xaba, ainsi que de plusieurs diplomates. Étaient également présents Riaz Paruk, PDG de l’entreprise de transport locale Stabus, qui a signé un accord pour l’achat de 100 bus électriques auprès de MAN SA.
Jan Aichinger, directeur général de MAN Automotive SA, qui supervise MAN SA, a affirmé l’engagement de l’entreprise à réduire son empreinte carbone mondiale, tout en reconnaissant la contribution significative du secteur des transports aux émissions globales.
« Nos camions et bus sont essentiels à l’industrialisation et à la croissance économique, mais ils contribuent aussi au réchauffement climatique, au bruit, à des problèmes de santé et aux accidents de la route », a déclaré Aichinger.
« Nous assumons pleinement la responsabilité de nos produits, non seulement pendant leur fabrication, mais aussi après leur mise en circulation. »
Il a précisé que l’usine de Pinetown produit désormais plus d’énergie qu’elle n’en consomme, grâce à des panneaux solaires installés sur le toit, capables de générer 800 mégawatts par an. L’excédent, soit environ 484 mégawatts par an, est injecté dans le réseau électrique de la ville.
Un système similaire a été déployé dans l’usine d’Olifantsfontein (Gauteng) et dans d’autres installations de MAN à travers l’Afrique du Sud. Ce déploiement national de l’infrastructure solaire a permis de réduire les émissions de CO₂ de MAN de plus de 2 200 tonnes par an.
Parallèlement à la modernisation de ses installations, l’entreprise investit dans la formation, en préparant chaque année 60 à 80 apprentis pour accompagner la croissance du secteur de la mobilité électrique.
Le premier bus Lion’s Explorer E a été testé en 2023 à Cape Town. Le châssis est fabriqué à Pinetown, et la carrosserie est assemblée à Olifantsfontein, avec 95 % de composants issus de fournisseurs locaux. Deux bus circulent actuellement en Afrique du Sud, et un troisième a été envoyé à l’usine de MAN en Turquie pour des tests d’endurance.
Le vice-ministre Hlengwa a salué l’investissement de MAN SA dans les technologies vertes :
« Cette usine est bien plus que des briques et des machines – c’est un symbole de ce qui est possible. MAN contribue à positionner l’Afrique du Sud comme un leader de l’innovation durable. »
De son côté, Musa Zondi a décrit ce projet comme le reflet des capacités industrielles et environnementales croissantes de l’Afrique du Sud, notamment à l’approche de sa présidence du G20 prévue pour cette année.
Il a souligné que le Lion’s Explorer E est une solution développée localement, mais qui a une portée mondiale.
Enfin, Hlengwa a souligné que le secteur des transports doit montrer la voie dans la transition vers l’énergie verte, rappelant que son ministère s’est engagé à réduire les émissions nationales à un niveau compris entre 350 et 420 mégatonnes de CO₂ d’ici 2030, le transport étant identifié comme un secteur clé à transformer.
Source : FREIGHT NEWS