Le gouvernement mozambicain a annoncé qu’il rétablira la perception des péages routiers à des tarifs réduits dans tout le pays à partir du 15 mai.
Cette décision intervient après la suspension des péages par le gouvernement lors des manifestations post-électorales qui ont dégénéré en violences extrêmes, faisant plus de 300 morts et des milliers de blessés.
Le ministre mozambicain des Transports et de la Logistique, João Matlombe, a annoncé la reprise de la perception des péages à des tarifs réduits dans tout le pays, à compter du 15 mai. Il s’exprimait lors d’une visite au sein de la société Réseau Routier du Mozambique (Revimo), le lundi 5 mai.
Matlombe a expliqué que cette mesure, qui vise à soutenir les groupes les plus vulnérables et à permettre la relance économique du pays, est le fruit de négociations entre le gouvernement et les concessionnaires des péages.
« Compte tenu de la situation économique dans laquelle nous nous trouvons, avec toutes les destructions que nous constatons, le gouvernement a décidé de procéder à une révision à la baisse des tarifs de péage à l’échelle nationale, y compris sur l’EN6, afin de permettre à la population d’accéder aux postes de péage mais surtout de favoriser directement le transport public de passagers », a déclaré Matlombe.
« Jusqu’au 31 décembre, nous continuerons à suivre de près la croissance de l’économie et l’augmentation du pouvoir d’achat des citoyens afin de déterminer, à ce moment-là, s’il convient ou non de revenir progressivement aux tarifs normaux. »
Selon lui, cette mesure vise essentiellement les personnes à faibles revenus ainsi que le secteur du transport public.
« Il y a des réductions sur l’EN4, dont le concessionnaire est Trans African Concessions. Nous avons aussi des réductions sur les péages concédés par Revimo, ceux gérés par le Fonds routier, et sur le pont au-dessus du fleuve Zambèze – chacun de ces péages dispose d’un tarif spécifique », a-t-il précisé.
« Chaque scénario a été analysé, et ces contrats lient le gouvernement car l’investissement doit être amorti. Il s’agit donc de résultats issus de négociations, et non d’impositions. »
Matlombe a reconnu que dans certaines situations, les investissements dans les infrastructures routières ont été particulièrement élevés. Par conséquent, les péages n’ont pas pu être réduits autant que le gouvernement l’aurait souhaité.
Concernant les transporteurs de marchandises, notamment sur la route nationale EN4, le ministre a indiqué que les tarifs pourraient rester inchangés, étant donné la nature commerciale de cette activité.
« La taxe payée par l’opérateur commercial est déjà répercutée sur le consommateur final. Il n’est donc pas logique qu’un véhicule commercial, comme un camion, réclame des réductions ou refuse de payer un péage », a-t-il affirmé.
« De nombreuses initiatives lancées par les transporteurs, les fédérations ou les associations nous semblent injustes, car le coût de l’entretien routier est très élevé. Il est important que les camions s’acquittent du péage et paient le tarif réel. »
Le Mozambique compte actuellement 41 postes de péage sur l’ensemble de son territoire.
Source : FREIGHT NEWS