Le Burundi franchit une étape majeure dans le renforcement de son secteur économique avec le lancement du projet Ugushora, une initiative stratégique visant à stimuler les exportations et à soutenir la croissance du secteur privé. Annoncé officiellement le 20 février, ce programme bénéficie du soutien du ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme, de l’ambassade des Pays-Bas, ainsi que de partenaires tels que TRAIDE et TradeMark East Africa (TMA). En mettant l’accent sur le développement de chaînes de valeur compétitives et en surmontant les obstacles à l’accès aux marchés, Ugushora promet de renforcer la place du Burundi sur la scène économique régionale et internationale.
Une stratégie pour dynamiser les exportations
Le projet Ugushora, qui signifie « exporter » ou « investir dans l’exportation », ambitionne d’améliorer l’accès au marché des producteurs locaux. Comme l’a souligné la ministre Marie-Chantal Nijimbere, les entreprises burundaises font face à plusieurs obstacles : manque de technologies, investissements limités, difficultés à respecter les normes internationales, et absence d’informations sur la demande et les exigences des marchés étrangers. Ugushora vise à apporter des solutions concrètes à ces défis en renforçant les capacités des exportateurs et en optimisant la compétitivité des produits « Made in Burundi ».
Une diversification des exportations
Face à un déficit commercial important, le gouvernement burundais met l’accent sur la diversification de l’offre exportable, allant au-delà du thé et du café. La ministre Nijimbere a identifié les fruits et légumes, ainsi que l’avocat de type Hass, comme des produits à fort potentiel pour les marchés régionaux et internationaux. Le développement d’infrastructures stratégiques, notamment à l’aéroport international Melchior Ndadaye et la mise en service d’un terminal hydroélectrique, viendra soutenir l’exportation de produits périssables.
Un projet aligné sur les ambitions nationales
Ugushora s’inscrit pleinement dans la Vision 2040-2060 du Burundi et le Plan National de Développement (PND) 2018-2027. Le directeur de TRAIDE, Thijs Rutgers, a exprimé son enthousiasme pour les opportunités économiques du pays, mettant en avant le potentiel agricole du Burundi, notamment les cultures d’ananas à Muyinga et les exploitations d’avocats.
En collaboration avec les acteurs locaux, TRAIDE et ses partenaires visent à favoriser un modèle d’investissement équilibré, co-construit avec les entrepreneurs burundais, pour assurer un développement durable et inclusif. Selon Rutgers, la réussite de cette initiative repose sur des relations équilibrées entre investisseurs étrangers et entreprises locales.
Trois axes stratégiques pour un impact durable
Le projet se décline en trois axes clés :
- Développement des chaînes de valeur exportatrices : Ugushora mise sur des secteurs prioritaires comme l’horticulture (mandarines), la pêche, l’avocat, le patchouli et le tourisme.
- Facilitation de l’accès aux marchés : En supprimant les barrières non tarifaires et en améliorant la facilité des échanges, le projet vise à attirer l’intérêt des marchés internationaux pour les produits burundais.
- Amélioration de l’environnement commercial : En alignant les stratégies du secteur privé avec celles du gouvernement, Ugushora créera un cadre réglementaire propice à l’innovation et aux investissements.
Un appel à la mobilisation
Le chef adjoint de mission et chef de coopération à l’ambassade des Pays-Bas, Ted Hunink, a rappelé que Ugushora est une réponse directe aux attentes du gouvernement burundais formulées lors de la conférence des investisseurs de 2024.
Il a également cité d’autres initiatives d’accompagnement, comme le programme Orange Corners Story et le Fonds d’innovation Orange Corners, qui soutiennent l’entrepreneuriat burundais.
Hunink a appelé toutes les parties prenantes, y compris les ministères, l’Agence de Développement du Burundi (ADB), la Chambre Fédérale de Commerce et d’Industrie du Burundi (CFCIB) et l’Office Burundais des Recettes (OBR), à s’engager pleinement pour assurer la réussite du projet.
Avec Ugushora, le Burundi se dote d’un outil puissant pour accélérer son intégration économique et optimiser sa présence sur les marchés régionaux et internationaux. Ce projet marque une avancée significative vers un avenir économique plus prospère et inclusif pour le pays.
Image: Iwacu