Dynamisation du secteur des transports : le ministère gambien des Transports et l’Union générale des transports signent un protocole d’accord stratégique

Par Carlos Kpodiefin

Le secteur gambien du transport et de la logistique s’apprête à connaître une transformation majeure à la suite d’un accord clé visant à professionnaliser et stabiliser le transport routier. Le ministère des Transports, des Travaux publics et des Infrastructures (MoTWI) et l’Union générale des transports (GTU) ont officiellement signé un protocole d’accord (MoU) le lundi 10 octobre.

Cet accord établit un cadre formel de coopération, de coordination, de régulation, de sécurité et d’efficacité pour le secteur routier national, marquant un fort engagement du gouvernement à résoudre les défis persistants de l’industrie.

Une nouvelle ère de collaboration et de gouvernance

L’accord est salué comme un tournant majeur, transformant la relation entre le gouvernement et les opérateurs de transport — passant d’une approche réactive à une approche proactive.

Ebrima Sillah, ministre des Transports, des Travaux publics et des Infrastructures, a souligné l’importance stratégique de ce partenariat :

« La signature de ce protocole d’accord marque une étape importante dans la relation entre le ministère et la GTU, démontrant notre engagement à travailler ensemble pour relever les défis du secteur des transports. »

Le MoU crée officiellement un Comité technique mixte chargé de superviser sa mise en œuvre, garantissant la participation directe de la GTU, en tant qu’acteur clé, dans l’application des politiques. Ebrima Colley, signataire au nom du MoTWI, a insisté sur l’importance d’une collaboration étroite avec l’Union pour faire avancer l’agenda national du transport.

Principaux engagements politiques et infrastructurels

Au-delà de la signature symbolique, le gouvernement a déjà commencé à mettre en œuvre plusieurs recommandations proposées par la GTU, selon le ministre Sillah. Parmi les initiatives majeures :

  • Régulation des véhicules étrangers : des mesures sont en cours pour mieux encadrer les véhicules étrangers opérant sur le territoire gambien, afin d’harmoniser le commerce régional et d’assurer une concurrence équitable pour les opérateurs locaux.

  • Politique d’entretien routier : une politique complète d’entretien des routes est en cours d’élaboration, et une société spécialisée a été engagée. Cet effort vise à réduire l’usure des véhicules et à améliorer l’efficacité logistique sur les principaux corridors.

  • Modernisation législative : le ministère prépare actuellement un document de travail ministériel pour le projet de loi sur le transport routier de 2025, marquant une restructuration juridique imminente du secteur, en phase avec les ambitions infrastructurelles du pays.

Le président de la GTU, Omar Ceesay, a salué cette évolution positive, félicitant le gouvernement pour ses efforts et les progrès notables réalisés depuis 2017. Il a souligné que la coopération est essentielle à la réalisation des objectifs de développement national.

Implications plus larges pour la logistique ouest-africaine

Pour la communauté logistique africaine, ce protocole d’accord constitue un exemple de gouvernance inclusive. L’accord devrait permettre de :

  • Renforcer la sécurité des corridors : en normalisant les pratiques et en appliquant une réglementation plus claire, la Gambie deviendra une voie de transit plus sûre.

  • Améliorer l’efficacité : une meilleure coordination et un meilleur entretien des infrastructures permettront de réduire les délais et les coûts d’exploitation, notamment sur le corridor très fréquenté Dakar–Banjul.

  • Stimuler la croissance économique : en créant un environnement de transport routier plus prévisible et réglementé, le pays consolide son rôle de pôle logistique clé dans la sous-région, contribuant directement au développement économique global de la Gambie.

La Gambie mise sur le partenariat pour s’assurer que son secteur routier, pilier de son économie, puisse soutenir son rôle croissant dans le commerce régional et accompagner ses ambitieux projets portuaires et d’infrastructures.