Djibouti ratifie l’Accord sur la Zone de Libre-échange Tripartite (TFTA)

Le gouvernement de la République de Djibouti a récemment franchi une étape importante vers l’intégration économique régionale en adoptant un projet de loi portant ratification de l’Accord sur la Zone de Libre-échange Tripartite (TFTA). Cet accord regroupe trois grandes communautés économiques régionales : le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). La décision a été officialisée lors d’un Conseil des ministres, marquant ainsi l’engagement de Djibouti à participer activement à cette initiative régionale.

Un projet historique pour l’intégration régionale

L’Accord TFTA, dont la première impulsion remonte à 2008 lors d’un sommet à Kampala, vise à renforcer l’intégration régionale à travers la création d’un vaste marché commun. Le traité a été finalisé en 2015 lors du sommet tripartite tenu à Sharm el-Sheikh, en Égypte, et est officiellement entré en vigueur le 25 juillet 2024 après avoir atteint le seuil requis de ratifications par 14 États membres, notamment avec la contribution de l’Angola. Djibouti deviendra ainsi le quinzième pays à ratifier cet accord, rejoignant d’autres nations africaines telles que le Kenya, l’Égypte, l’Afrique du Sud, et la Zambie.

Les piliers du TFTA : intégration, industrialisation et infrastructures

Le TFTA repose sur trois piliers fondamentaux : l’intégration des marchés, l’industrialisation et le développement des infrastructures. Ces trois axes sont essentiels pour promouvoir une croissance économique durable et inclusive dans la région tripartite. L’intégration des marchés vise à faciliter les échanges commerciaux entre les pays membres en réduisant les barrières tarifaires et non-tarifaires. L’industrialisation, quant à elle, aspire à accroître la capacité de production des pays signataires, tout en valorisant les ressources locales et en stimulant la création d’emplois. Enfin, le développement des infrastructures est vu comme un levier crucial pour améliorer la connectivité régionale, réduire les coûts de transport et favoriser un commerce transfrontalier plus efficace.

Opportunités économiques pour Djibouti

La ratification de l’Accord TFTA présente des avantages significatifs pour Djibouti. En participant à un marché commun regroupant plus de 800 millions d’habitants et représentant un produit intérieur brut (PIB) combiné d’environ 18 trillions de dollars, Djibouti pourra renforcer ses exportations, diversifier son économie et attirer davantage d’investissements étrangers. De plus, la ratification permettra de stimuler le secteur industriel naissant du pays et d’améliorer les infrastructures portuaires et terrestres, ce qui pourrait faire de Djibouti un hub commercial régional encore plus compétitif.

L’accord offrira également une meilleure intégration dans la dynamique de l’Afrique de l’Est et australe, région connue pour sa classe moyenne en pleine expansion. Cette nouvelle configuration du commerce régional augmentera la demande de produits manufacturés et de services, offrant ainsi de nouvelles opportunités pour les entreprises djiboutiennes.

Une continuité avec la ZLECAf

Djibouti avait déjà ratifié l’Accord de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECAf), qui vise à créer un marché continental unique. La ratification de l’Accord TFTA complète cette démarche, permettant à Djibouti de renforcer encore plus sa place au sein des initiatives d’intégration africaine. Cela positionne le pays comme un acteur clé dans les efforts visant à améliorer la prospérité économique à travers le continent tout en consolidant la coopération économique et politique entre les États membres.

En conclusion, la ratification de l’Accord sur la Zone de Libre-échange Tripartite par Djibouti représente un pas décisif vers une plus grande intégration économique régionale. Ce développement s’aligne parfaitement avec les ambitions du pays de diversifier son économie et de jouer un rôle majeur dans la transformation de l’Afrique en un continent plus prospère et plus connecté.

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