Les troubles perturbent le commerce, réduisent les volumes d’exportation et aggravent les crises humanitaires
Le groupe ougandais de services financiers Dfcu Ltd a tiré la sonnette d’alarme concernant la vague croissante d’instabilité au Kenya, le conflit civil au Soudan et en République démocratique du Congo (RDC), avertissant que ces troubles auraient un impact négatif sur les entreprises dans toute la région.
La société, cotée à la Bourse des valeurs de l’Ouganda (Uganda Securities Exchange – USE), affirme dans son dernier rapport annuel (2024) que ces conflits sont susceptibles d’affecter divers aspects de la vie économique, notamment la perturbation des échanges commerciaux, la baisse des volumes d’exportation, et l’aggravation des crises humanitaires liées à l’afflux de réfugiés et de personnes déplacées internes.
« Dans un contexte régional, les conflits persistants au Soudan et en RDC continuent de représenter des risques majeurs, en perturbant le commerce et en réduisant les volumes d’exportation, tout en aggravant les crises humanitaires associées à l’afflux de réfugiés et de déplacés internes », indique Dfcu Ltd, dont 58,7 % du capital est détenu par Arise B.V.
« Notre objectif est d’aider nos clients à comprendre les impacts potentiels de ces événements sur leurs activités. Par exemple, des évolutions géopolitiques comme les conflits en Ukraine ou à Gaza, les élections aux États-Unis, en Inde et en Afrique du Sud, ainsi que les troubles au Kenya et au Soudan, peuvent affecter divers aspects de la vie et de l’économie en Ouganda. »
La RDC est actuellement confrontée à un conflit civil prolongé, notamment dans sa région orientale, alimenté par des décennies d’instabilité, la présence de groupes armés tels que les rebelles du M23, et des tensions liées à la compétition pour les ressources, aux rivalités ethniques et aux luttes pour le pouvoir politique.
De son côté, le Kenya connaît une vague de manifestations antigouvernementales à l’échelle nationale, menées principalement par la jeunesse. Ces manifestations sont alimentées par des inquiétudes croissantes concernant la corruption dans le secteur public, l’inégalité dans la répartition des ressources, la mauvaise gouvernance, la hausse des enlèvements et assassinats de jeunes considérés comme opposés au pouvoir, ainsi que l’augmentation de la fiscalité, à l’origine d’une hausse du coût de la vie.
« Le ralentissement de l’activité économique en juin a été provoqué par une baisse de la production et des nouvelles commandes, principalement en raison des troubles sociaux, d’une consommation en recul et de conditions économiques difficiles », note un rapport daté du 8 juillet.
Bien que la confiance des entreprises ait montré quelques signes d’amélioration en juin, les économistes estiment que cet optimisme pourrait être de courte durée en raison de la reprise des manifestations.
« Cet optimisme renouvelé risque de ne pas durer, compte tenu de la résurgence des protestations violentes. À maintes reprises, des manifestations de cette ampleur ont porté un coup sévère à la confiance des entreprises et des investisseurs », préviennent les économistes.
Enfin, le Soudan est également plongé dans une guerre civile qui a éclaté le 15 avril 2023 entre les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide (RSF), une milice paramilitaire.