Transport Électrique : Avec Proparco, BasiGo Vise 1 000 Bus pour Décarboner les Villes d’Afrique de l’Est

par Carlos Kpodiefin

L’avenir du transport public urbain en Afrique de l’Est s’écrit en mode électrique. L’Institution française de financement du développement dédiée au secteur privé, Proparco, vient d’annoncer un investissement stratégique dans BasiGo, une jeune pousse kenyane qui est rapidement devenue un acteur majeur de l’électrification des transports sur la région.

« Il s’agit d’une validation forte de notre modèle et d’un catalyseur pour la prochaine phase de croissance : l’augmentation de l’assemblage local, l’expansion de notre réseau de recharge et l’accélération de notre projet « Road to 1000 » visant à mettre en circulation 1 000 bus électriques. » a déclaré  Jit Bhattacharya, PDG et cofondateur de BasiGo.

Une Validation Forte pour le Modèle Pay-As-You-Drive

Fondée en 2021, BasiGo s’est imposée comme une pionnière en Afrique de l’Est. L’entreprise ne se contente pas de fournir des véhicules ; elle assemble localement des bus électriques, déploie les infrastructures de recharge et collabore étroitement avec les opérateurs via un modèle qui vise à rendre le coût d’acquisition comparable à celui des bus diesel traditionnels.

Cet investissement s’inscrit dans la continuité des engagements du groupe AFD, dont Proparco fait partie, qui mobilise près d’un milliard d’euros par an pour la mobilité durable mondiale.

« En soutenant BasiGo, nous contribuons à mettre en place une nouvelle génération de solutions de transport public propres et fiables pour des dizaines de milliers de passagers au Kenya et au Rwanda, et à étendre cette solution à d’autres villes africaines. » a affirmé  Jean Guyonnet-Dupérat, directeur régional Afrique de l’Est de Proparco.

 

Un Double Bénéfice : Climat et Économie

Selon les chiffres communiqués, le passage à l’électrique permet une réduction des émissions de CO₂ comprise entre 70 % et 90 % par rapport aux bus diesel. Chaque véhicule électrique mis en service permet d’éviter à lui seul plus de 50 tonnes équivalent CO₂ par an. À l’échelle du parc actuel, ce sont plus de 3 000 tonnes qui ont déjà été évitées.

Au-delà du volet climatique, le bénéfice sanitaire est réel dans des métropoles comme Nairobi ou Kigali où la pollution urbaine est devenue un enjeu de santé publique. Les bus de BasiGo ont déjà transporté plus de 9 millions de passagers sur plus de 1,4 million de kilomètres parcourus « proprement », selon la start-up.

L’avantage économique n’est pas en reste : 29 opérateurs bénéficient aujourd’hui d’une réduction d’environ 40 % de leurs coûts d’exploitation annuels, un argument de poids dans un secteur aux marges souvent serrées.