Le président botswanais Duma Boko a réaffirmé l’importance stratégique de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) pour transformer le commerce intra-africain et renforcer la position de l’Afrique sur la scène économique mondiale. S’exprimant lors de la Conférence économique africaine qui se déroule à Gaborone du 23 au 25 novembre, le président a souligné que la ZLECAF représente une opportunité historique de redéfinir le paysage économique du continent.
Organisée conjointement par la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique pour l’Afrique (CEA) des Nations Unies et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la conférence réunit des décideurs, des économistes et des experts autour du thème : « Assurer l’avenir économique de l’Afrique face à l’incertitude croissante ».
Une Vision Partagée pour l’Intégration Économique
Dans son discours, le président Duma Boko a décrit la ZLECAF comme « la plus grande zone de libre-échange au monde » et a insisté sur son potentiel à transformer l’économie africaine en stimulant les investissements, en créant des emplois et en accélérant l’industrialisation.
Selon le président, la coopération régionale ne doit pas se limiter au commerce des biens et services, mais doit inclure des initiatives plus larges, telles que :
- Le partage des infrastructures physiques, pour améliorer les connexions transfrontalières.
- La gestion conjointe des ressources naturelles, pour une exploitation durable et équitable.
- La résolution pacifique des conflits, pour garantir un environnement favorable au développement.
Un Engagement pour la Libre Circulation
Claver Gatete, secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a qualifié la ZLECAF de « joyau de la couronne » des efforts d’intégration économique du continent. Il a plaidé pour une mise en œuvre accélérée de la zone afin de lever les barrières au commerce et de favoriser la libre circulation des personnes, des biens et des services.
Il a également salué les politiques d’exemption de visa adoptées par des pays comme le Botswana, le Rwanda et le Ghana, qui montrent l’exemple en facilitant les déplacements intra-africains. Selon lui, ces politiques sont essentielles pour renforcer la collaboration économique et sociale sur le continent.
Une Réponse à l’Incertitude Économique Mondiale
La conférence vise à répondre aux défis croissants auxquels l’Afrique est confrontée, notamment dans un contexte d’incertitude économique mondiale. Les délégués discutent de mesures concrètes pour :
- Diversifier les économies africaines.
- Renforcer la résilience face aux crises mondiales.
- Mobiliser des investissements étrangers et locaux dans des secteurs clés.
La ZLECA, qui couvre 55 pays africains avec un marché combiné de 1,3 milliard de personnes, offre un levier unique pour stimuler le commerce intra-africain. Aujourd’hui, seulement 15 % du commerce africain se fait à l’intérieur du continent, contre près de 60 % en Europe et 40 % en Asie.
Construire un Avenir Prospère
Alors que l’Afrique cherche à répondre aux défis de demain, la ZLECAF représente une opportunité sans précédent de transformer le continent en une force économique mondiale compétitive. Avec des initiatives telles que la libre circulation, le partage des infrastructures et la réduction des barrières commerciales, les dirigeants africains visent une intégration économique durable et inclusive.
Le président Duma Boko a conclu son discours en appelant à une volonté collective forte pour réaliser la promesse de la ZLECAF. « Ce projet n’est pas seulement une avancée économique, c’est une déclaration d’ambition pour l’avenir de l’Afrique. »
Avec des débats riches et des propositions concrètes, la Conférence économique africaine se positionne comme un moment clé pour définir le chemin vers une Afrique plus intégrée, plus prospère et plus résiliente.