L’Afrique du Sud a besoin de 200 milliards de rands pour réhabiliter ses infrastructures ferroviaires

L’African Railway Industry Association (ARIA) estime qu’un montant de 200 milliards de rands est nécessaire pour remettre les infrastructures ferroviaires sud-africaines dans leur état de conception initial. Toutefois, James Holley, ancien président de l’ARIA, a souligné que le budget national présente un déficit de 58 milliards de rands, que le Trésor national tente actuellement de combler. Ce déficit budgétaire met en évidence la capacité limitée du gouvernement à financer un plan de sauvetage d’envergure du secteur ferroviaire.

Selon Holley, Transnet dispose d’une valeur nette estimée à 136 milliards de rands, mais ne possède pas la marge de manœuvre financière suffisante pour investir dans les infrastructures ferroviaires. Il estime que le manque d’entretien du réseau ferroviaire au cours des douze derniers exercices financiers a coûté 34 milliards de rands à Transnet. De plus, l’Afrique du Sud fait actuellement face à un déficit national de capacité de fret de 90 millions de tonnes.

D’après Holley, les réformes ferroviaires en cours ouvrent la voie à des investissements du secteur privé, qu’il considère comme la seule solution viable pour faire face aux défis du rail sud-africain, notamment la dégradation des infrastructures et l’insuffisance des capacités de transport.

Il a reconnu certaines avancées positives du gouvernement, comme la réglementation du projet de loi sur les transports, la mise en œuvre réussie du régulateur intérimaire (IRC), la publication de la déclaration finale du réseau, la ratification complète du Protocole de Luxembourg, ainsi que le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt (RFI) pour des projets de participation du secteur privé dans les domaines du manganèse, du charbon et des principaux corridors de transport.

Malgré ces progrès, Holley estime que le véritable indicateur de succès sera la concrétisation d’investissements significatifs dans de nouveaux trains et infrastructures ferroviaires, à une échelle économiquement pertinente.

Il a identifié plusieurs facteurs ayant contribué au manque d’investissement dans la maintenance et la modernisation, notamment la faiblesse des capacités de mise en œuvre, les contraintes du système de passation des marchés publics, ainsi que la réaffectation de ressources pourtant essentielles à l’entretien et à l’exploitation du réseau. Ce déficit d’investissement réduit la disponibilité des infrastructures, ce qui entraîne une baisse des revenus et freine davantage les nouveaux investissements.

Pour combler le retard d’entretien, Holley a souligné la nécessité d’un investissement combiné du secteur public et du secteur privé. Il prévoit que, grâce au projet d’investissement en participation privée (PSP) issu du processus de RFI, la fréquence des trains sur le corridor Gauteng–Durban pourrait augmenter. Une fois les infrastructures remises en état et des systèmes modernes de signalisation et d’exploitation mis en place, les temps de trajet pourraient être réduits à moins de 12 heures, permettant ainsi aux trains d’effectuer deux allers-retours en 24 heures. Cette amélioration permettrait d’augmenter de manière significative le nombre de trajets mensuels effectués et les revenus générés.

Holley a également mis en avant les principales réalisations de l’ARIA pour l’exercice se terminant en mars 2025, notamment les avancées en matière de réforme ferroviaire et le soutien apporté aux membres pour fournir des commentaires détaillés sur la déclaration du réseau dans le cadre du processus de participation publique. Par ailleurs, l’ARIA a joué un rôle actif auprès du gouvernement pour l’adoption du Protocole de Luxembourg.

Source : RAILWAYS AFRICA