Pour faciliter le plan de refonte de son système ferroviaire, l’Egypte met en place une chaine de valeurs qui comprend aussi la construction de trains. Les choses se précisent pour son projet avec Alstom.
L’Egypte a signé avec le groupe français Alstom l’accord d’usufruit d’une réserve foncière de 16,8 hectares (40 feddan) à Borg El Arab, dans le cadre du projet de fabrication locale de trains, composants et pièces détachées ferroviaires. L’accord a été conclu en marge de la visite officielle du président Emmanuel Macron en Égypte.
Le projet évoqué en juillet 2023 et confirmé en mai 2024 par un protocole d’accord porte notamment sur la mise en place de deux usines. La première sera spécialisée dans les systèmes et composants électriques ferroviaires, notamment la signalisation, les panneaux de contrôle, le câblage et autres éléments d’infrastructure. La deuxième sera dédiée à la fabrication de divers types de matériel roulant, dont des véhicules ferroviaires de transport léger sur rail (TLR), des monorails et des trains à grande vitesse.
Le projet s’inscrit en droite ligne des politiques du gouvernement égyptien pour répondre aux besoins du marché local et africain. Il devrait réduire les investissements du pays qui a lancé ces dernières années de vastes chantiers pour opérer une refonte du système ferroviaire. Sont prévus à terme des réseaux modernes constitués de lignes de métro, de TGV, de skyway, etc.
En dehors de l’amélioration de la mobilité, l’initiative vise entre autres à positionner les chemins de fer comme maillon clé de la chaîne logistique globale du pays qui abrite le canal de Suez, point de passage clé pour l’industrie maritime mondiale. Avec les importants flux de navires qu’il draine, le pays des pharaons cherche à capitaliser sur sa fonction logistique via différents projets pour augmenter les capacités des ports, construire des ports secs, des centres logistiques et industriels.
Il faut indiquer qu’en dehors d’Alstom, l’Egypte a signé un contrat similaire avec le sud-coréen Hyundai Rotem, qui a lui-même récemment obtenu un marché au Maroc pour la fabrication locale de véhicules ferroviaires. Cela fait des deux pays les principaux challengers sur ce segment en Afrique du nord.
Source : Agence Ecofin