La finalisation du cadre de mise en œuvre et l’accord sur les prochaines étapes rapprochent le lancement du programme Made in Africa (MiA), qui s’appuie sur les labels nationaux et régionaux existants pour les consolider à l’échelle continentale. Une certification harmonisée « Made in Africa » devrait renforcer la visibilité mondiale et la compétitivité des produits africains. Le cadre, la gouvernance et l’image de marque du programme ont été discutés à Nairobi, avec la contribution technique et le soutien à la mise en œuvre du Centre du commerce international (CCI).
Malgré les opportunités croissantes pour le commerce intra-africain offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), de nombreux producteurs africains peinent à gagner en visibilité et à accéder aux marchés. Les consommateurs continuent de manquer de confiance dans les produits et services fabriqués localement, les percevant souvent comme inférieurs aux importations. La qualité est pourtant bien présente, mais il faut convaincre les consommateurs pour permettre aux entreprises africaines de se développer sur les marchés locaux et régionaux, tout en se positionnant à l’international.
L’Union africaine a lancé l’initiative Made in Africa (MiA) afin de donner aux petites entreprises africaines un avantage concurrentiel et la capacité de croître dans des marchés de plus en plus régis par les normes, la confiance des consommateurs et la réputation des marques, grâce à un système continental de certification harmonisé. Ce programme s’inscrit dans la continuité des efforts déployés au niveau continental pour renforcer la base industrielle de l’Afrique et promouvoir les produits du continent.
L’initiative a franchi une nouvelle étape lors de la réunion du Comité ad hoc sur le Made in Africa, tenue à Nairobi, au Kenya, les 1er et 2 juillet 2025. La Commission de l’Union africaine (CUA) et l’Infrastructure panafricaine de la qualité (PAQI) ont organisé cette réunion avec l’appui technique du CCI. Des institutions techniques, des représentants du secteur privé et des consommateurs, ainsi que des partenaires internationaux tels que la Physikalisch-Technische Bundesanstalt (PTB) et l’Organisation mondiale des douanes (OMD) y ont pris part. Ensemble, ils ont finalisé le guide de mise en œuvre du MiA, défini les structures de gouvernance et de coordination, et se sont accordés sur le cadre de déploiement.
Parmi les temps forts de la réunion figuraient des présentations sur les concepts de marque et les options de gouvernance du MiA, en lien avec une étude de test de concept et d’analyse comparative qui sera prochainement lancée par la CUA, le PAQI et le CCI.
Dans le cadre du programme « Compétitivité commerciale et accès au marché en Afrique » (ATCMA), financé par l’Union européenne, le CCI fournit à l’Union africaine un appui technique et des analyses pour aider à façonner une marque crédible et orientée vers le marché pour les produits africains. Cette contribution s’inscrit dans la mission plus large du CCI : permettre aux petites entreprises de devenir compétitives, de se connecter aux marchés et de transformer des vies.
La réunion de Nairobi constitue une avancée majeure vers une solution pratique, dirigée par l’Afrique, qui aidera les producteurs à gagner la confiance des consommateurs, à répondre aux attentes en matière de qualité et à accroître leur part de marché aux niveaux régional et mondial. La finalisation du cadre de mise en œuvre et l’accord sur les prochaines étapes rapprochent le programme MiA de son lancement, en s’appuyant sur les labels nationaux et régionaux existants pour les harmoniser à l’échelle continentale.
Le MiA a été adopté dans le cadre du Plan d’action de Niamey pour l’industrialisation et la diversification économique de l’Union africaine, où il a été identifié comme un levier clé pour tirer pleinement parti des bénéfices de la ZLECAf. Le système de certification MiA reposera sur les règles d’origine et les dispositions en matière de propriété intellectuelle de l’accord de la ZLECAf, et sera aligné avec les annexes sur les obstacles techniques au commerce (OTC) et les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS), afin de garantir des normes élevées et une compatibilité avec les marchés.