L’application stricte par l’Espagne d’une ancienne règle limitant à 200 litres la quantité de carburant autorisée dans les réservoirs des camions marocains déclenche d’importantes tensions entre les transporteurs et les autorités.
Les chauffeurs marocains, auparavant habitués à traverser la frontière avec des réservoirs pleins, font face à une vague de contrôles rigoureux et à des amendes pouvant atteindre 900 euros, jugées excessives par le secteur. Ce changement soudain de politique, après une longue période de tolérance, perturbe l’organisation des transporteurs et augmente leurs coûts opérationnels. Ils y voient une mesure arbitraire qui complique le commerce bilatéral, pourtant fortement dépendant du transport routier.
Une question d’équilibre fiscal
Madrid justifie ce durcissement par un souci fiscal. Le carburant étant bien moins cher au Maroc, l’entrée de camions avec des réservoirs pleins est perçue comme une concurrence déloyale engendrant des pertes de recettes pour l’Espagne, estimées à des millions d’euros annuels. Pour rétablir l’équilibre, l’Espagne a choisi de renforcer les sanctions, même si cela implique un ralentissement des flux transfrontaliers.
Cependant, cette démarche a engendré une escalade des tensions : en réponse, Rabat a intensifié ses propres contrôles aux frontières. Conséquence : les délais de passage s’allongent et les coûts logistiques augmentent pour les entreprises des deux pays.
Appel à la concertation
Face à cette situation critique, les transporteurs marocains réclament une concertation urgente entre les deux gouvernements. Ils soulignent que le secteur, vital pour les exportations du Maroc vers l’Europe, ne peut supporter ces contraintes administratives et financières sur le long terme.
Sans solution rapide, ils craignent que ces sanctions ne nuisent à la compétitivité du commerce bilatéral et n’entravent la fluidité des chaînes d’approvisionnement, dans un contexte économique où les coûts logistiques sont déjà en hausse.