Sénégal : Un projet de transport de gaz naturel évalué à 650 milliards de FCFA

Le Sénégal franchit une étape majeure dans son ambition de développement énergétique avec la mise en place d’un réseau de transport de gaz naturel par canalisation. Estimé à environ 650 milliards de francs CFA (environ un milliard d’euros), ce projet structurant vise à renforcer l’indépendance énergétique du pays et à réduire son empreinte carbone.

Lors d’un point de presse tenu le 27 janvier 2025, Pape Momar Lô, directeur général du Réseau gazier du Sénégal (RGS), a annoncé que le réseau de transport de gaz couvrira environ 400 km.

Le premier segment, actuellement en phase d’attribution des marchés, représente un investissement de 200 milliards de FCFA. D’autres phases du projet seront lancées au cours de l’année 2025.

La signature d’un protocole d’accord entre APIX SA, l’agence en charge des investissements et des grands travaux, et le RGS marque une avancée déterminante. Bakary Séga Bathily, directeur général de l’APIX, a souligné que cet accord vise à faciliter la libération des terrains nécessaires à la construction du gazoduc.

« Il s’agit d’un partenariat stratégique visant à sécuriser les emprises concernées, garantissant ainsi une mise en œuvre efficace des infrastructures gazières », a-t-il déclaré.

Ce projet s’inscrit dans une dynamique de modernisation énergétique du Sénégal. En substituant le fuel et le charbon par le gaz naturel dans les centrales électriques, le pays vise à réduire significativement ses coûts énergétiques et ses émissions de CO₂, avec une baisse estimée à 30 millions de tonnes d’ici 2050.

« Ce réseau permettra d’améliorer l’accès des populations à une énergie fiable, tout en renforçant la souveraineté énergétique du pays », a affirmé Pape Momar Lô.

Si le projet est porteur de promesses économiques et environnementales, il doit aussi relever des défis sociaux. Le préfet de Saint-Louis, Abou Sow, a appelé APIX à prendre en compte les réalités familiales dans les opérations de réinstallation des populations concernées.

« Lorsqu’une famille installée depuis les années 1970 est déplacée, proposer une seule maison avec plusieurs pièces pour 6 à 7 frères et sœurs peut engendrer des problèmes », a-t-il prévenu, en appelant à une meilleure adaptation des standards de réinstallation.

Ce projet illustre l’engagement du Sénégal à s’imposer comme un acteur majeur de l’économie gazière en Afrique de l’Ouest. Sa réussite dépendra de la capacité des autorités à concilier ambitions économiques et enjeux sociaux, tout en veillant à une transition énergétique durable et inclusive.