L’Éthiopie s’oriente vers une gestion optimisée et numérique de sa chaîne d’approvisionnement en santé et nutrition

L’événement et l’évaluation nationale ont été financés par la Direction générale de la protection civile et des opérations d’aide humanitaire européennes (ECHO), réaffirmant l’engagement de longue date de l’Union européenne en faveur du renforcement du système de santé éthiopien et de sa transformation numérique.

Un atelier national de dissémination s’est tenu le 27 mai 2025 à Addis-Abeba, réunissant des représentants du gouvernement, des experts de la santé et des partenaires au développement, pour examiner les conclusions d’une évaluation complète du système électronique de gestion logistique de l’information sanitaire (eLMIS) de l’Éthiopie, connu sous le nom de Dagu.
Ce système vise à améliorer la visibilité et l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement en santé à l’échelle nationale.

En ouvrant l’événement, Dr Patrick Okumu Abok, chef de l’équipe du programme d’urgence sanitaire de l’OMS en Éthiopie, a salué les efforts conjoints ayant permis de mener à bien cette évaluation nationale, couvrant 251 établissements de santé publics.
L’étude a évalué la fonctionnalité, la maturité, l’utilisation et l’impact du système Dagu sur la disponibilité des produits de santé et de nutrition, la gestion des stocks, ainsi que sur les processus décisionnels.

« Cet événement marque une étape importante dans nos efforts collectifs pour bâtir une chaîne d’approvisionnement plus résiliente et fondée sur les données en Éthiopie », a déclaré le Dr Patrick.
« Dagu aide les établissements de santé à livrer de manière plus fiable les médicaments essentiels, les produits nutritionnels et les fournitures médicales – et les données le confirment. »

Résultats de l’évaluation

Selon les conclusions de l’évaluation, 63,7 % des établissements de santé utilisent actuellement un système Dagu fonctionnel. Ces structures ont démontré une meilleure disponibilité des médicaments, avec un taux moyen de disponibilité de 88,3 % pour les médicaments de référence, soulignant la contribution positive du système Dagu à l’accès aux médicaments dans le système de santé.

Malgré ces progrès, plusieurs défis subsistent :

  • des limitations d’infrastructure,
  • des accès intermittents à Internet,
  • un manque d’engagement de la direction,
  • et des contraintes en ressources humaines, notamment en matière de formation et de fidélisation du personnel.

L’étude a également révélé que les établissements dotés de chefs de pharmacie formés et d’un accès Internet fiable étaient nettement plus susceptibles de disposer de systèmes Dagu fonctionnels.

Le ministère de la Santé a réaffirmé son engagement à étendre les innovations numériques en santé, telles que Dagu, dans le but d’améliorer les résultats sanitaires.

« Cette évaluation confirme ce que nous savions déjà : Dagu a le potentiel de transformer notre chaîne d’approvisionnement. Mais elle nous rappelle aussi que la durabilité va au-delà des systèmes – elle repose sur le leadership, la responsabilité et l’intégration », a déclaré Teshome Deres, conseiller principal auprès du ministre d’État à la Santé.
« Nous sommes déterminés à travailler avec nos partenaires pour que Dagu atteigne son plein potentiel dans tous les programmes de santé. »

Recommandations clés issues de l’atelier

L’atelier a insisté sur la nécessité de traduire ces constats en actions concrètes. Les recommandations formulées incluent :

  • Renforcer l’infrastructure et la connectivité numérique des établissements de santé
  • Institutionnaliser le suivi régulier des performances
  • Améliorer l’interopérabilité avec les autres systèmes nationaux de santé, comme DHIS2 et ERP
  • Mettre en place des cadres juridiques pour rendre l’utilisation du système obligatoire
  • Étendre la couverture de Dagu à l’ensemble des programmes de santé, y compris ceux encore sous-représentés, comme le PEV (programme élargi de vaccination) et la nutrition

L’événement a été organisé en partenariat avec le ministère de la Santé, le Service éthiopien d’approvisionnement pharmaceutique (EPSS), et la task force Dagu, avec le soutien de la Clinton Health Access Initiative (CHAI), ECHO, Results for Development (R4D) et l’OMS.


Avec un engagement politique fort et une mise en œuvre coordonnée, le parcours de l’Éthiopie vers une chaîne d’approvisionnement en santé plus efficace et plus équitable se poursuit, porté par l’innovation, les données et les partenariats.

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