Le dernier DHL Global Connectedness Tracker, réalisé en collaboration avec l’Université de New York (NYU Stern), indique un ajustement à la baisse des prévisions de croissance du commerce international. Cette révision est principalement attribuée aux politiques tarifaires américaines. Malgré ce ralentissement attendu, les indicateurs globaux du commerce demeurent favorables, soutenus par une activité très dynamique durant le premier semestre de l’année 2025.
Révision des Estimations et Facteurs Clés
Le rapport projette désormais que les échanges mondiaux augmenteront de 2,5 % en moyenne annuelle entre 2025 et 2029. Ce rythme est comparable à la croissance observée sur la décennie passée, mais il est inférieur à l’estimation initiale de 3,1 %, principalement en raison des droits de douane accrus imposés par les États-Unis.
Cette situation impacte de manière inégale les différentes régions :
- L’Amérique du Nord subit la révision la plus significative, sa croissance attendue étant réduite de 2,7 % (en janvier) à 1,5 % (en septembre 2025).
- Inversement, les perspectives se sont améliorées pour des régions comme l’Amérique latine, les Caraïbes, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, car elles sont moins directement touchées par les mesures douanières américaines.
Dynamique et Adaptation du Commerce
Les auteurs du rapport soulignent que, en dépit des tensions commerciales, la dynamique du commerce mondial a fait preuve de robustesse. Le premier semestre 2025 a même enregistré la plus forte progression semestrielle depuis 2010 (hors la reprise qui a suivi la crise de la COVID-19).
Cette progression est le résultat de deux phénomènes principaux :
- Les importations anticipées par les entreprises américaines avant l’entrée en vigueur des nouveaux tarifs.
- La capacité de la Chine à compenser la baisse de ses exportations vers les États-Unis en augmentant significativement ses flux commerciaux vers d’autres marchés, notamment en Afrique, en Asie du Sud-Est et dans l’Union européenne.
Les analystes rappellent également l’importance proportionnelle limitée des États-Unis dans le commerce mondial : ils représentaient en 2024 seulement 13 % des importations et 9 % des exportations mondiales.
Mondialisation en Évolution
Le maintien d’un niveau élevé de flux commerciaux s’explique en partie par le fait que la majorité des pays n’ont pas introduit de hausses tarifaires similaires. De plus, le rapport note que les échanges parcourent aujourd’hui des distances record, ce qui confirme la vitalité de la mondialisation malgré les frictions géopolitiques.
Pour John Pearson, le directeur général de DHL Express, ces données attestent de la « résilience structurelle du commerce mondial ». Steven Altman, directeur de l’Initiative sur la mondialisation à NYU Stern, ajoute que « les entreprises s’adaptent aux risques d’un monde fragmenté sans pour autant se replier ».
Selon ces experts, la mondialisation n’est pas en recul ; elle est en mutation, portée par des acteurs économiques capables d’ajuster leurs stratégies face aux nouvelles réalités politiques et économiques.