La Banque africaine de développement (BAD) et Casablanca Finance City (CFC) ont récemment organisé un sommet à Casablanca pour explorer comment le secteur privé peut dynamiser la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). L’événement, qui s’est tenu le 23 juillet 2025, a rassemblé des figures importantes des entreprises et des institutions panafricaines, sous la thématique « Connecter l’Afrique – La voie de la ZLECAf ».
Un potentiel économique immense
Les discussions ont mis en évidence l’énorme potentiel de l’Afrique, qui, avec une population de plus de 1,5 milliard d’habitants et un Produit Intérieur Brut (PIB) cumulé de 3 400 milliards de dollars, est un acteur de plus en plus crucial dans l’économie mondiale. Les participants ont souligné que l’élimination des barrières commerciales, grâce à la pleine mise en œuvre de la ZLECAf, pourrait entraîner une augmentation de 52% du commerce intra-africain d’ici 2035.

Le dialogue a insisté sur l’importance de renforcer la compétitivité du secteur privé, de financer les infrastructures de base pour le commerce et de développer des chaînes de valeur régionales. Les intervenants ont également plaidé pour une approche pragmatique, favorisant la libre circulation des biens et des idées pour ouvrir de nouvelles perspectives d’investissement et d’échange.
Le rôle central des partenariats
Joy Kategekwa, directrice de l’intégration régionale à la BAD, a insisté sur l’importance de ce partenariat avec CFC, un acteur capable de fédérer les entreprises africaines pour maximiser les bénéfices de la ZLECAf. De son côté, Lamia Merzouki de CFC a affirmé que l’implication active du secteur privé était essentielle au succès de la ZLECAf. Elle a précisé que les discussions portaient sur des outils concrets pour stimuler les échanges et faciliter l’intégration des entreprises africaines.
Achraf Tarsim, le directeur-pays de la BAD pour le Maroc, a rappelé le soutien de la Banque à cette vision régionale, citant les investissements stratégiques dans les infrastructures (routes, ports, chemins de fer) et les lignes de crédit qui facilitent le commerce. Les participants ont tous reconnu qu’il était urgent de combler le déficit de financement des infrastructures en Afrique, estimé à 130 milliards de dollars par an.
Les quatre piliers de l’Appel de Casablanca
Pour conclure la rencontre, les participants ont élaboré le document « L’Appel de Casablanca », qui appelle à la création d’une plateforme dédiée au secteur privé, structurée autour de quatre objectifs prioritaires :
- Faciliter l’accès aux marchés : en fournissant aux entreprises des informations de marché, des guides pratiques, des recommandations et un annuaire de projets.
- Moderniser les infrastructures : en créant des corridors économiques et en instaurant un cadre juridique attractif pour attirer les investissements privés et les compétences techniques.
- Renforcer l’intégration financière : en harmonisant les marchés de capitaux et en déployant des instruments financiers innovants pour financer des projets transformateurs.
- Positionner les centres financiers : en les transformant en catalyseurs de la ZLECAf, en créant des écosystèmes favorables aux affaires, et en promouvant l’Afrique comme une terre d’opportunités à travers des initiatives de sensibilisation et de formation.