Par la rédaction de Logis-T Africa
L’Égypte poursuit sa mue logistique et douanière avec un objectif clair : renforcer sa position de hub régional du transport et de la supply chain en Afrique, au carrefour de l’Europe et de l’Asie. Dernière illustration en date : la signature d’un protocole d’accord entre l’Autorité douanière égyptienne (Egyptian Customs Authority – ECA) et le Service des douanes de Corée du Sud (Korea Customs Service – KCS).
Cet accord de coopération vise à accélérer la modernisation technologique des opérations douanières égyptiennes, un chantier stratégique pour la logistique en Afrique, en particulier dans un contexte de montée en puissance du commerce international africain et du e-commerce transfrontalier.
Réduction des délais et efficacité accrue des chaînes d’approvisionnement
Selon Ahmed Amoui, président de l’ECA, l’accord permettra de réduire significativement les délais de dédouanement, un facteur clé de compétitivité pour la chaîne d’approvisionnement en Afrique. L’enjeu est de fluidifier les flux, d’améliorer la qualité des services et d’augmenter l’efficacité globale du système douanier, un maillon souvent critique du transport en Afrique.
L’Égypte entend s’appuyer sur l’expertise sud-coréenne en matière de systèmes intelligents, de digitalisation et de solutions douanières automatisées. Ces technologies sont devenues incontournables pour accompagner la croissance du marché de la logistique en Afrique, notamment dans les segments à forte valeur ajoutée comme le fret express et le e-commerce.
Logistique intelligente et e-commerce au cœur de la coopération
Au-delà des aspects purement douaniers, le protocole prévoit un renforcement des capacités des agents, ainsi qu’une amélioration des solutions logistiques intégrées pour les envois express. Un point essentiel alors que le commerce en Afrique, porté par le numérique, exige des circuits rapides, traçables et fiables.
La visite récente d’une délégation sud-coréenne a permis d’évaluer les infrastructures technologiques d’Alexandrie et les systèmes existants liés au e-commerce, afin d’identifier des pistes concrètes de développement. Une démarche qui s’inscrit pleinement dans la stratégie de transformation digitale engagée par Le Caire.
Un pilier de la stratégie économique et logistique égyptienne
Cette réforme des douanes s’intègre dans une vision plus large : faire de l’Égypte une plateforme industrielle et exportatrice desservant l’Afrique, l’Europe et l’Asie. Améliorer l’environnement des affaires, attirer les investissements et simplifier les procédures fiscales et douanières sont des priorités affichées par le gouvernement.
Le chantier est également suivi de près par le Fonds monétaire international (FMI), pour lequel la modernisation des douanes constitue un pilier central du programme égyptien : digitalisation accrue, simplification administrative et réduction des délais bureaucratiques afin de stimuler la confiance des investisseurs et les flux commerciaux.
Un contexte commercial contrasté
Ces efforts interviennent toutefois dans un contexte commercial tendu. En septembre 2025, les échanges extérieurs de l’Égypte ont reculé de 27,6 % par rapport à septembre 2024, à 3,3 milliards de dollars. Un paradoxe apparent, alors même que les exportations progressaient de plus de 28 % sur un an. Pour les autorités, l’amélioration durable des performances passera nécessairement par une logistique et un transport plus efficaces, capables de soutenir la croissance du commerce régional et international.
En s’alliant à la Corée du Sud, référence mondiale en matière de systèmes douaniers intelligents, l’Égypte envoie un signal clair : la compétitivité passe désormais par la technologie, la fluidité des échanges et l’intégration des solutions logistiques en Afrique dans les standards internationaux. Un mouvement dont doit s’inspirer l’ensemble des acteurs de la supply chain africaine.

