Le Rwanda vient de réaliser une première sur le continent africain en testant un taxi volant autonome pour la première fois. Ce projet vise à offrir une solution innovante aux problèmes de circulation croissants, en particulier dans la capitale, Kigali, qui subit une forte pression démographique et une augmentation constante du nombre de véhicules.
Un pari technologique aux défis multiples
Lors du sommet Aviation Africa 2025, le drone-passager EHang EH216-S a effectué un vol inaugural, marquant une étape majeure pour la mobilité urbaine. Ce taxi aérien, développé en partenariat avec la China Road and Bridge Corporation (CRBC), est conçu pour transporter jusqu’à deux passagers et peut atteindre une altitude de 3 000 mètres. Le président rwandais, Paul Kagame, a salué cette initiative, y voyant un signal fort de l’ambition technologique du pays.
Cependant, malgré le succès de la démonstration, plusieurs questions demeurent. Le coût élevé du carburant et de la maintenance pourrait rendre ces taxis inaccessibles pour la majorité des Rwandais. De plus, la population s’interroge sur la sécurité de ces appareils sans pilote et sur l’adéquation de cette solution face aux problèmes structurels du pays, comme les infrastructures routières et ferroviaires insuffisantes.
Une solution pour les élites ou pour tous ?
Si l’essai de ce taxi volant suscite l’espoir de voir un jour les embouteillages disparaître, beaucoup de résidents de Kigali, comme Olive Mahirwe, s’inquiètent de l’aspect financier. Les transports publics sont déjà considérés comme trop chers par une partie de la population, et des services comme les taxis-motos, bien que pratiques, pèsent lourdement sur les budgets.
Par conséquent, l’arrivée de ces taxis volants pourrait bénéficier principalement aux personnes aisées, laissant le reste de la population face aux mêmes défis de mobilité. Le gouvernement rwandais devra également mettre en place un cadre réglementaire clair pour encadrer ce nouveau mode de transport.
