Le numérique au service de la prévention routière

Des experts examinent comment les approches fondées sur les données, les analyses avancées et les technologies émergentes peuvent contribuer à sauver des vies.

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En dépit des promesses de la révolution numérique, la sécurité routière en Afrique reste un défi pressant. Des milliers de vies sont perdues ou affectées chaque année à cause d’accidents de la route – dont beaucoup pourraient être évités grâce à de meilleures données, une technologie plus intelligente et des solutions plus innovantes.

Conscients de l’urgence de cette crise, des experts et des parties prenantes de tout le continent se sont réunis en décembre 2024 pour étudier comment la numérisation et les technologies émergentes peuvent améliorer la sécurité routière en Afrique.

Des représentants de la Commission de l’Union africaine (CUA), de l’Union européenne, de l’Université de Rome, des experts des pays africains et des organisations de la société civile étaient également présents. Ils ont exploré des stratégies visant à exploiter les solutions numériques pour relever les défis de la sécurité routière, en se concentrant particulièrement sur les approches fondées sur les données, l’analyse avancée et les technologies émergentes.

Organisé par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) en collaboration avec la Fédération routière internationale (IRF), l’atelier a réuni des acteurs clés du continent et d’ailleurs pour repenser la sécurité routière sur le continent.

Avec un taux de mortalité routière alarmant – 19-5 décès pour 100 000 habitants, le taux le plus élevé au monde – l’Afrique se trouve à un carrefour critique. La technologie peut-elle contribuer à réduire les accidents de la route ?

Robert Lisinge, directeur de la Division de la technologie, de l’innovation, de la connectivité et du développement des infrastructures à la CEA des Nations Unies, a souligné les limites des systèmes actuels de gestion de la sécurité routière en Afrique.

« Les systèmes actuels de gestion de la sécurité routière en Afrique dépendent principalement de la collecte manuelle de données, d’inspections visuelles et d’évaluations subjectives d’experts, ce qui les rend coûteux, chronophages et inefficaces en raison de la sous-déclaration et de la mauvaise qualité des données », a-t-il déclaré, tout en soulignant le potentiel de l’intelligence artificielle (IA) et d’autres technologies d’avant-garde pour révolutionner la gestion de la sécurité routière.

Philip Wijers, d’IRF Global, a brossé un tableau sombre de l’impact des accidents de la route sur les communautés africaines.

« L’Afrique connaît l’incidence la plus élevée de décès dus aux accidents de la route, avec un taux de 19,5 décès pour 100 000 personnes, contre 16 décès pour 100 000 en Asie du Sud-Est et 6,5 décès pour 100 000 en Europe », a-t-il déclaré.

M. Wijers a souligné l’importance de tirer parti de l’innovation et d’encourager la collaboration entre les parties prenantes pour lutter contre les décès et les traumatismes dus aux accidents de la route.

L’Afrique est à la traîne par rapport à d’autres régions en matière de sécurité routière, mais la transformation numérique en cours du secteur des transports offre une occasion unique d’intégrer la sécurité, l’efficacité et la durabilité dans les systèmes de sécurité routière.

En adoptant des outils numériques, l’Afrique peut améliorer de manière significative la mise en œuvre du Plan mondial pour la Décennie d’action pour la sécurité routière (2021-2030).

Source : Afrique Renouveau-UN / image : IA