Le Ghana envisage de mieux réglementer le secteur des taxi-motos

Dans de nombreuses régions rurales et périurbaines d’Afrique subsaharienne, où les transports en commun sont souvent limités, les taxis-motos — ou « Okada » — et les tricycles sont devenus un moyen de déplacement essentiel. Cependant, cette activité a soulevé des préoccupations, notamment en matière de sécurité routière, rendant leur régulation indispensable.


Un nouveau cadre réglementaire

Au Ghana, le ministère des Transports a annoncé un plan de révision de son Code de la route de 2012 (L.I. 2180) pour y inclure formellement l’utilisation des motos et tricycles comme mode de transport commercial. L’objectif est de légaliser et d’encadrer une pratique qui était jusqu’alors très répandue mais non réglementée. Selon le ministère, cette réforme permettra d’établir un « cadre complet » pour l’exploitation commerciale de ces véhicules.

Cette initiative s’aligne avec les conventions de sécurité routière des Nations unies. Bien que pratiques et rapides, ces taxis-motos sont fréquemment impliqués dans des accidents. La nouvelle réglementation exigera que la Driver and Vehicle Licensing Authority (DVLA) délivre des permis commerciaux spécifiques aux conducteurs et mettra l’accent sur la formation obligatoire des chauffeurs, un élément clé de la réforme.


Impact économique et modèle d’inspiration

Au-delà de l’enjeu de sécurité, la légalisation de ce secteur aura des retombées économiques positives. L’activité procure des revenus à des milliers de personnes et contribue de manière significative à l’économie informelle du pays.

Cette approche ghanéenne, qui privilégie la réglementation plutôt que l’interdiction, pourrait servir de modèle à d’autres pays d’Afrique subsaharienne confrontés à des défis similaires. Tandis que des villes comme Lagos ou Nairobi ont opté pour l’interdiction pure et simple des taxis-motos pour des raisons de sécurité, le Ghana choisit une solution alternative qui cherche à concilier sécurité routière, besoins de mobilité et réalités socio-économiques.

Il faudra cependant veiller à ce que cette légalisation n’entraîne pas une concurrence déloyale avec les services de transport formels, comme les taxis et les minibus.