Des frontières plus sûres, un commerce plus fort pour les femmes d’Afrique de l’Ouest

L’objectif est de mettre en œuvre ce type de solutions pour rendre le commerce transfrontalier plus sûr, plus simple et plus inclusif pour les femmes.

Chaque jour, en Afrique de l’Ouest, des milliers de femmes traversent les postes-frontières à pied, transportant des produits comme le manioc, la tomate ou le maïs pour les vendre dans les pays voisins. Elles restent invisibles mais constituent des maillons essentiels des systèmes alimentaires et des économies de la région.

Cependant, beaucoup sont confrontées au harcèlement aux points de contrôle, ainsi qu’à des demandes de pots-de-vin. Les procédures frontalières peuvent ne pas être rédigées dans une langue qu’elles comprennent. Les postes-frontières eux-mêmes disposent d’infrastructures médiocres. Et les femmes ont souvent un accès limité aux services bancaires ou financiers.

Des efforts coordonnés sont en cours au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour relever ces défis. Du 24 au 26 février 2025, quarante responsables régionaux se sont réunis à Abidjan, en Côte d’Ivoire, pour approuver une série de solutions, notamment :

  • la mise en place de cliniques juridiques aux postes-frontières
  • la formation des agents des douanes et des transports à la sensibilité au genre
  • le lancement de systèmes simplifiés de déclaration pour les petits commerçants
  • le déploiement d’outils visuels accessibles sur mobile pour aider les femmes à se conformer aux procédures commerciales
  • l’implication des hommes comme alliés

« Nous devons faire en sorte que la politique commerciale régionale devienne un outil de croissance inclusive, où les femmes ne sont pas seulement des participantes, mais des dirigeantes influentes », a déclaré Sandra Oulate, directrice du Centre de développement du genre de la CEDEAO (CDGC).

Le Centre du commerce international (ITC) travaille avec la CEDEAO et l’agence allemande de développement GIZ dans le cadre du programme ECOWAS Agricultural Trade (EAT). L’objectif est de mettre en œuvre ces solutions afin de rendre le commerce transfrontalier plus sûr, plus simple et plus inclusif pour les femmes.

L’atelier a réuni des représentants de la CEDEAO, des points focaux nationaux pour le genre et l’agriculture, des chambres de commerce, ainsi que des partenaires au développement, dont l’ITC, Women in Law and Development in Africa (WILDAF), l’Association ouest-africaine pour le commerce transfrontalier, dans les produits agro-sylvo-pastoraux, halieutiques et alimentaires (WACTAF), et le Programme de résilience des systèmes alimentaires en Afrique de l’Ouest.

Salimata Thiam, représentante du CDGC, a indiqué que les participants étaient encouragés à « identifier des actions concrètes pouvant être mises en œuvre dans le cadre du projet EAT pour renforcer le rôle des femmes dans le commerce régional ».

L’ITC a présenté plusieurs outils en cours de développement : un nouveau guide régional du commerce destiné aux femmes, un document stratégique sur les femmes dans le commerce agroalimentaire, ainsi que les résultats d’évaluations frontalières sensibles au genre pour soutenir l’élaboration de politiques éclairées.