Nigéria : 75 % d’objectifs atteints en deux ans pour le ministère de l’Économie maritime et bleue

Le ministre de l’Économie maritime et bleue, Adegboyega Oyetola, a déclaré jeudi que son ministère avait enregistré un taux de performance de 75 % en deux ans depuis sa création.

Il a précisé que cette évaluation positive provient d’une analyse menée par le Bureau du Conseiller spécial du Président chargé des politiques et de la coordination, à travers l’Unité centrale de coordination des résultats (CRDCU), qui a confirmé que le ministère avait atteint un score de performance de 75 % à la fin de l’année 2024, malgré divers défis institutionnels et opérationnels.

Cette annonce a été faite lors du Forum d’engagement des citoyens et des parties prenantes du deuxième trimestre, organisé pour discuter de la mise en œuvre effective de la Politique nationale sur l’économie maritime et bleue. Le forum s’est tenu jeudi à l’hôtel Eko Hotels and Suites, sous le thème :
« Renforcer la collaboration pour une mise en œuvre efficace de la Politique nationale sur l’économie maritime et bleue ».

Le ministre a expliqué que ce forum est un espace de travail visant à élaborer une feuille de route stratégique pour la mise en œuvre de ladite politique.

« Nous sommes ici pour définir des cadres d’action concrets, établir des priorités de mise en œuvre et assigner des responsabilités institutionnelles claires. Ce faisant, nous devons nous concentrer sur l’amélioration de la coordination, la garantie de la redevabilité, et le renforcement des capacités à tous les niveaux. »

Il a souligné que l’approbation de la Politique nationale sur l’économie maritime et bleue par le Conseil exécutif fédéral constitue un tournant crucial, fournissant un cadre global permettant de libérer le potentiel des écosystèmes marins.

« Cette politique couvre les infrastructures portuaires, la sécurité maritime, l’aquaculture, la gouvernance des océans, la biotechnologie marine, les énergies renouvelables, le tourisme côtier et la résilience climatique », a-t-il précisé.

Il a affirmé que le déploiement de la politique serait intersectoriel, collaboratif et fondé sur les données.

S’agissant des résultats obtenus, Oyetola a salué le travail des équipes en charge de la mise en œuvre au sein du ministère et de ses agences, les encourageant à maintenir leur engagement et à continuer de viser l’excellence.

Il a indiqué que la modernisation des infrastructures portuaires figure parmi les priorités du ministère.

« Le gouvernement fédéral a approuvé les contrats de reconstruction des ports d’Apapa et de Tin Can, dans le cadre du Programme de réhabilitation des ports de l’Ouest. La procédure de passation de marchés est en cours pour les ports de l’Est. »

Ces travaux sont accompagnés de la mise en place de solutions numériques, notamment le Port Community System, le système électronique d’appel (E-Call-Up) et un guichet unique unifié pour le dédouanement. Ces initiatives visent à réduire les délais, renforcer la confiance des investisseurs et repositionner le Nigéria comme un hub maritime régional.

Oyetola a aussi indiqué que le ministère travaille au renforcement de la capacité de navigation nationale à travers un partenariat public-privé pour relancer un transporteur maritime national.

Par ailleurs, il a annoncé que l’Agence nigériane d’administration et de sécurité maritime (NIMASA) a entamé les préparatifs pour le décaissement du Fonds de financement des navires de cabotage, un processus encadré pour garantir la transparence et la conformité réglementaire, dans le but d’élargir les opportunités pour les opérateurs maritimes nigérians.

En matière de recettes et de qualité de service, le ministre a affirmé que la numérisation a permis aux agences du ministère d’enregistrer une croissance continue d’année en année, en améliorant l’efficacité opérationnelle, en réduisant les pertes et en attirant des capitaux privés dans le secteur.

À l’échelle régionale, Oyetola a souligné que le Nigéria joue un rôle moteur dans l’opérationnalisation de la Banque régionale de développement maritime, sous l’égide de l’Organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (OMAOC), afin de fournir des financements à long terme pour les infrastructures maritimes, accélérant ainsi l’intégration régionale et le commerce transfrontalier.

Il a également mis en avant les initiatives du National Inland Waterways Authority (NIWA), qui a mis en place le Règlement sur le transport par voies navigables intérieures (2023), lancé une campagne nationale de sécurité sur l’eau, distribué plus de 42 000 gilets de sauvetage, déployé des ferries et des patrouilleurs, et formé des agents fluviaux. Ces efforts ont déjà permis de réduire les accidents de bateau dans tout le pays et de restaurer la confiance dans le transport fluvial comme mode de déplacement sûr et viable.

Enfin, Oyetola a insisté sur le fait que la transition vers une économie bleue durable exige innovation, investissement, cohérence des politiques et développement du capital humain.

« C’est pourquoi nous mettons un accent particulier sur le renforcement des capacités, la recherche, et la promotion du contenu local à chaque étape de la chaîne de valeur », a-t-il affirmé.

Il a réitéré l’engagement du ministère à renforcer les liens institutionnels, juridiques et internationaux afin que le secteur maritime nigérian contribue pleinement au développement national.

Source : ZAWYA